Facebook et Instagram censurent les émojis !
6 novembre 2019Et maintenant certains émojis vont faire partie de la censure de Facebook et d’Instagram… Mais jusqu’à où va-t-elle aller ?
La censure implacable de Facebook et Instagram fait son grand retour pour s’attaquer désormais aux… emojis ?! Plus précisément, les symboles à connotation sexuelle deviennent la cible des traqueurs de la nudité, c’est-à-dire les gouttes, les pêches et les aubergines (et vous qui vouliez parler de votre moussaka et de votre tarte à la pêche de ce week-end, c’est râpé).
Quel est l’objectif ?
Lutter contre la « sollicitation sexuelle », c’est la motivation de ces plateformes.
Les TDS (Travailleur du sexe) deviennent donc les premières cibles ! Car pour promouvoir leur activité, la plupart envoient des messages ou écrivent des commentaires salaces avec de nombreux émojis (pêche, aubergine, goutte… vous l’aurez compris). Ces derniers se retrouvent d’ailleurs sur certaines photos pour cacher la nudité.
En conséquence, l’internaute sera signalé et banni du réseau selon les nouvelles règles communautaires, dont le changement a été effectué cet été dernier. Enfin comme le précise un porte-parole de Facebook : « Rien n’avait changé en terme de politiques ou dans la manière dont nous les appliquons, nous avons simplement mis à jour le langage afin de le rendre plus clair pour la communauté ».
La promotion sexuelle est également interdite, c’est-à-dire par partage d’un lien qui renvoie à des sites pornographiques ou par la mise en avant de sa page Only Fans ou JustForFans dans sa bio.
Un « boycott » contre les TDS ?
Depuis plusieurs mois, certains utilisateurs se retrouvent mis à l’écart d’Instagram, dont les TDS. L’actrice porno Kendra James s’est vu exclure du site pour « sollicitation sexuelle » : “j’avais dit à un homme dans mes DMs que je refusais de lui donner des nudes gratuitement, car c’est mon travail » explique-t-elle dans .
Cette mésaventure, Melody Kush, camgirl depuis plus de 10 ans, l’a également vécu en mai 2017. En premier avec son compte Twitter, dont elle a été bloqué de manière permanente sans enfreindre les normes d’utilisation et sans explication. Quelques mois plus tard, c’est au tour d’Instagram de la rejeter du réseau, bien qu’elle tentait de faire disparaître ces faux comptes qui usurpaient son identité. « Je comprends qu’il y ait des restrictions en termes de contenus, c’est tout à fait juste et légitime… Mais ils ne nous discriminent pas sur la base de nos contenus, ils nous discriminent pour qui nous sommes, et le monde dans lequel nous travaillons. Ils nous dévalorisent » .
Les réseaux sociaux représentent pourtant un outil important pour les TDS : ils permettent de maintenir un lien avec leur fan et de travailler leur image et leur notoriété.
Un sens des priorités qui échappe : la nudité, la sexualité et maintenant l’utilisation de certains émojis sont davantage ciblés, comparés aux propos injurieux, racistes, homophobes…
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