Plus question d’avoir des relations sexuelles avec son médecin !

Clarisse Luiz 20 mars 2019

À la suite d’une une pétition lancée en mars 2018 par un collectif de femmes et le Dr Dominique Dupagne, le Conseil national de l’ordre des médecins a ajouté un commentaire soulignant l’interdiction formelle d’une relation sexuelle entre praticien et patient.

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Un an plus tard

Il aura fallu plus d’un an à l’Ordre des médecins pour finalement interdire les relations sexuelles entre médecin et patient. 

« Le médecin doit s’abstenir de tout comportement ambigu à connotation sexuelle (relation intime, parole, geste, attitude, familiarité inadaptée…) », indique désormais un commentaire de l’article 2 du Code de déontologie médicale, relatif au respect de la vie et de la dignité de la personne.

Pour le Dr Dupagne, qui avait lancé la pétition responsable de ce changement en mars dernier, c’est une victoire : « Le Conseil de l’Ordre a fini par entendre nos arguments« .

Les anciens agissements impossibles à prouver

Jusqu’ici, les patients qui dénonçaient des abus sexuels de la part de leur médecin se heurtaient à un flou juridique. Les médecins accusés soutenaient que la relation était consentie. « Certains sont même allés jusqu’à se positionner en victime d’une patiente à qui ils ont eu ‘peur de dire non’ de peur qu’elle ‘fasse une bêtise », s’indignait alors le Dr Dupagne. 

Pourtant, même avec des preuves, difficile de prouver que la relation sexuelle était non-consentie.  : « Ces femmes sont tellement sous emprise via la relation thérapeutique qu’elles se laissent faire, jusqu’à devenir des objets sexuels, observe le Dr Dominique Dupagne. Et quand elles ont le courage de se plaindre, c’est tout juste si on ne les traite pas de « salopes »… »

Abus de faiblesse pris en compte

« Un médecin, qui dispose nécessairement d’un ascendant sur ces patients, doit, par principe, dans le cadre de l’exercice de son activité, s’interdire à l’égard de ses patients toutes relations intimes de nature à être regardées comme méconnaissant le respect de la personne, de sa dignité ou les principes de moralité et de probité ou à déconsidérer la profession », précise l’article.

Le texte met également l’accent sur les « patients en état de fragilité psychologique », et souligne que les relations intimes s’apparentent à « un abus de faiblesse »

« Un patient n’est pas un simple adulte libre de ses choix. La relation thérapeutique crée une vulnérabilité bien connue appelée amour de transfert« , expliquaient les signataires d’une il y a un an.

(Photo à la une : Getty Images)

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