Le procès d’un viol devenu le procès du viol

Quand le procès d’un viol est devenu le procès du viol. En 1978, trois hommes se retrouvaient sur le banc des accusés pour le viol de deux jeunes femmes Anna Tonglet et Aracelli Castellano, agressées dans les Calanques de Marseille quatre ans plus tôt. Les prévenus, nient d’abord les faits et vont jusqu’à parler de rapports sexuels consentis, malgré les visages tuméfiés des deux jeunes femmes, et sont simplement inculpés pour « coups et blessures ». Gisèle Halimi, l’avocate des deux victimes s’empare de l’affaire pour instruire le procès du viol. Un téléfilm, réalisé par Alain Tasma et diffusé ce mardi 19 septembre sur France 3, retrace le combat judiciaire de deux jeunes femmes pour que le viol soit enfin reconnu comme un crime.

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Le viol reconnu en tant que crime

Gisèle Halimi parvient à obtenir le renvoi de l’affaire devant une cour d’Assises, alors que les procès pour viols étaient jusque là jugés en correctionnelle.

Les débats sont particulièrement houleux. Durant le procès, Gisèle Halimi fut prise à partie et bousculée à de maintes reprises. Les trois prévenus, défendus par le jeune avocat ambitieux Gibert Collard, seront finalement condamnés à six et quatre ans de prison pour deux d’entre eux. Le procès ira jusqu’à aboutir à la requalification du viol en crime dans la législation française. Une victoire pour les deux victimes mais également pour de nombreuses associations féministes.

En 1980, le viol est devenu un crime passible d’une peine de 15 ans de réclusion criminelle. Pourtant, seuls 10% des viols commis en France font l’objet d’une plainte. Aujourd’hui encore, on estime en moyenne que, chaque année, 84 000 femmes âgées de 18 à 75 ans sont violées ou victimes d’une tentative de viol.