IVG : Près de la moitié des avortements sont pratiqués dans des conditions dangereuses

Fernand Satan 29 septembre 2017

Chaque année, environ 25 millions d’avortements sont pratiqués dans des conditions sanitaires insuffisantes.

Un avortement sur deux considéré comme dangereux

Le débat autour de l’avortement est récurrent. Si certains y sont fermement opposés, l’IVG (interruption volontaire de grossesse) reste autorisée sur le sol français. Un droit pour lequel s’est notamment battu Simone Veil en 1974. Alors que dans le reste du monde, certains pays refusent de la légaliser pour des considérations éthiques ou morales, pouvant obliger de nombreuses femmes à avorter dans le plus grand des secrets. Sur les 55,7 millions d’avortements réalisés chaque année dans le monde, près de la moitié se sont déroulés dans des conditions de sécurité insuffisantes. C’est le triste bilan que dresse une étude menée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en partenariat avec l’institut américain Guttmacher, spécialisé dans le contrôle des naissances. Les résultats, qui ont été publiés jeudi 28 septembre dans la revue , insistent sur « le besoin de garantir un accès sûr à l’avortement tel que la loi le permet, en particulier dans les pays à faible revenu, et la nécessité de remplacer les méthodes peu sûres par des méthodes sûres ».

De grandes disparités avec les pays développés

Les auteurs de l’étude ont évalué les pratiques de l’avortement dans le monde selon trois critères : « sûres », « moins sûres » et « les moins sûres ». Entre 2010 et 2014, plus de la moitié des avortements réalisés l’ont été par du personnel médical qualifié (55%, soit 30,6 millions). Leurs méthodes sont considérées comme « sûres » et respectent les recommandations de l’OMS. En revanche, 30,7% (17,1 millions) des avortements sont considérés comme « moins sûrs » et ne remplissaient pas l’un des deux critères, notamment en raison de l’absence d’un personnel compétent ou qui utilisaient des méthodes médicales archaïques. Enfin, 14,8% (8 millions) ne satisfont aucun de ces deux facteurs, car réalisés par des gens qui n’ont pas été formés et ont recours à des méthodes risquées (ingestion de substances caustiques, insertion de corps étrangers, utilisation de breuvages traditionnels…).

Sans surprise, les pays en voie de développement sont les plus sévèrement touchés. La proportion des avortements « sûrs » ne dépasse pas les 25% dans la plupart des régions d’Afrique et d’Amérique latine. Alors que dans les pays développés, 87,5% des avortements ont été réalisés dans des conditions optimales et sont donc considérés comme sûrs.

A lire aussi : « Dans l’Arkansas, les femmes ne pourront plus avorter sans la permission de leur mari »


Réagir à cet article

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

interstron.ru