Royaume-Uni : La création d’un permis pour accéder aux sites porno
15 mai 2018Une nouvelle loi qui va bientôt entrer en vigueur imposera aux sites X une vérification plus stricte de l’âge des internautes. Les autorités suggèrent qu’elle s’opère via l’achat d’un code à 16 chiffres chez un marchand de journaux.
Un porno-pass chez son marchand de journaux
L’accès aux sites pornographiques peut sembler facile. Il suffit, pour la plupart, en quelques clics de répondre « oui » lorsque le site demande si vous avez plus de 18 ans. Cette banalisation du porno inquiète les autorités du Royaume-uni. Dans cette optique, une nouvelle loi a été pensée pour une vérification plus stricte de l’âge des internautes sur les sites X.
La solution trouvée par le gouvernement britannique ? Un « porno-pass » ou « permis de porno ». Il s’agit d’un code d’usage unique à 16 chiffres qui permet une connexion aux sites pornographiques. Pour obtenir ce code, les internautes devront affronter le regard réprobateur de leur marchand de journaux. Ce dernier vérifiera l’âge de l’individu concerné grâce à une pièce d’identité. Si le demandeur n’est pas majeur (18 ans), il ne pourra pas théoriquement avoir accès aux vidéos X.
Ce fameux pass n’est bien évidemment pas gratuit. Il faudra déverser environ 14 dollars (12 euros) pour l’obtenir. Certains Britanniques se préoccupent de la divulgation de leurs informations personnelles; d’autres imaginent la création d’une nouvelle taxe à la pornographie.
Inquiétudes autour de la protection des donnés
Les Britanniques ne semblent pas approuver ce contrôle de données personnelles. Certains voient cette nouvelle loi comme un moyen d’être une victime de chantages ou de vols de données. Mais ces inquiétudes ne semblent pas freiner les décisions gouvernementales. Le responsable de cette nouvelle législation et porte-parole du ministère de la Culture, des Médias et du Sport a affirmé que le piratage, principale réticence des britanniques sera traité avec rigueur. » Nous sommes en train de mettre en oeuvre certaines des lois les plus strictes en matière de protection des données dans le monde ».
Pour le directeur général de la BBFC, organisme responsable de la classification de films, la solution des permis de porno serait « plus simple à mettre en place que ce que l’on pourrait croire ».
Quelles que soient les inquiétudes, lorsque cette loi entrera en vigueur, les sites pornos devront s’adapter aux règles. En cas de fraude, ils risqueraient des amendes environ 250 000 livres soit 280 000 euros, ou être bloqués définitivement par les fournisseurs d’accès à Internet.
L’État britannique constitué principalement de ministres conservateurs n’y va pas de main morte concernant la censure pornographique !
Le Royaume-Uni, le pro de la censure
L’interdiction de l’éjaculation féminine en est un exemple particulièrement étrange
En 2016, ce pays, royaume de la Reine Elisabeth II s’est immiscé dans la vie privée de ces concitoyens. Un projet de loi numérique avait été mis en place pour protéger les jeunes des contenus choquants. Les sites X proposant des vidéos de coup de fouet, de fessées ou de toute scène sadomasochiste, ont été bloqués par le BBFC. Les citoyens britanniques ne peuvent plus acheter ou visionner librement des plaisirs sexuels filmés. Indignés par la tolérance zéro au Royaume-uni, certains militants de la liberté d’expression se révoltent.
Par exemple, Jerry Barnett auteur du livre Porn Panic ! dénonce ce mouvement de censure du sexe et de la pornographie au Royaume-uni.