Manspreading : Cette pratique masculine qui dérange

Fernand Satan 21 juin 2017

Sur les réseaux sociaux, des passagères de transports en commun dénoncent le manspreading, cette manie qu’on les hommes de s’asseoir en écartant les jambes.

Le Manspreading, késako ?

Depuis quelques jours, les réseaux sociaux s’agitent autour de cette pratique. Popularisé aux Etats-Unis par le Urban Dictionnary, le dictionnaire en ligne des mots anglophones, le terme de « manspreading » ou le « syndrome des couilles de cristal » comme se plaît à raconter le collectif Osez le féminisme, désigne « un mec qui sassoit en étalant les jambes au maximum, avec la forme dun V » peut-on lire sur .

La scène se reproduit sur toutes les rames de métro. Cette fâcheuse habitude qu’ont nombre de passagers masculins à écarter leurs jambes sans se soucier de la voisine qui est contrainte de se recroqueviller sur elle-même. Incivilité ou sexisme ? Des usagères des transports en commun se mobilisent sur les réseaux sociaux pour dénoncer ce comportement « masculin » à l’aide du #manspreading. « Les réseaux sociaux nous permettent de montrer cette universalité. C’est à dire qu’à New York comme à Madrid, comme à Paris ou à Lille, des femmes postent tous les jours ces photos de manspreading parce qu’elles le disent: ça pourrit leur quotidien et elles en ont marre », résume Raphaëlle Rémy-Leleu, porte-parole d’Osez-le-féminisme.

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Des campagnes de sensibilisation

Si ce phénomène a pris une telle ampleur c’est parce que la ville de Madrid a décidé de s’attaquer à ce sujet. Pour lutter contre le manspreading, des pictogrammes seront affichés dans les bus et wagons de la capitale espagnole. Une signalétique qui rappelle à ces messieurs qu’ils ne sont pas seuls dans les transports.

Alors que Madrid a lancé cette campagne de sensibilisation, le débat fait rage en France. Pour certains c’est une question d’incivilité alors que d’autres crient au sexisme. Le collectif Osez le féminisme, qui s’est emparé de l’affaire, estime que « cela narrive quaux hommes » et que le manspreading « se base le sentiment qu’ont les hommes de pouvoir prendre la place en toute liberté au détriment des femmes. C’est un comportement masculin. » rapporte Raphaëlle Rémy-Leleu.

Raphaël Enthoven qui est intervenu mercredi 14 juin au micro d’Europe 1, regrette pour sa part que cette pratique ne « soit réduite qu’aux seuls hommes ». « Le problème c’est le nom que l’on donne à cette incivilité; ‘manspreading’. Littéralement, ‘l’étalement de l’homme’, pas de la femme, comme si ce comportement était essentiellement masculin. » a expliqué le philosophe dans sa chronique La Morale de l’Info.

La polémique enfle sur les réseaux sociaux depuis que des internautes se sont insurgés contre le womanspreading cette fois-ci. Pour certains, cette incivilité ne serait pas uniquement l’apanage de la gent masculine. Ils dénoncent à travers une série de clichés et de témoignages, des femmes qui prendraient toute la place.


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