Interview : Le regard de femme d’Aldynat, photographe érotique
1 février 2021Alydnat est photographe dans les milieux libertins mais aussi féministe et engagée. Dans cette interview, elle nous raconte son métier et ses engagements.
Dans les milieux libertins, les femmes photographes sont assez rares. Pour Alydnat, c’est venu presque naturellement : une attirance pour la photo, un intérêt pour tout ce qui touche aux différentes formes de sexualité et à l’érotisme… Il y a trois ans, elle franchit le pas en aidant tout d’abord une amie ébéniste, créatrice de mobilier BDSM. Depuis elle multiplie les shootings, curieuse d’explorer les nombreuses facettes de la photo érotique, du soft au moins soft. Alydnat : une femme photographe, artiste, féministe et engagée !
interstron.ru : Comment devient-on photographe dans les milieux libertins et, plus largement, dans tout ce qui touche la sexualité ?
ALDYNAT : Une passion pour les deux ! jJ’ai beaucoup lu de romans érotiques et de textes sur internet. Je me suis même essayé à l’écriture. Un jour j’ai accompagné une amie dans un salon érotique, à Reims. Elle crée du mobilier. Nous avions fait beaucoup de recherche iconographique sur le sujet et je devais l’aider au niveau communication. J’ai trouvé cette expérience très sympa et tout est parti de là !
interstron.ru : Vous travaillez dans les clubs ?
ALDYNAT : Parfois dans les clubs, mais surtout en soirées privées. Il y a aussi les shootings privés. Des hommes seuls me contactent. Souvent pour faire une surprise à leur femme. Il y a aussi des femmes seules et surtout des couples avec des demandes assez variées. Pour les séances, je ne travaille jamais en studio. J’ai une préférence pour les beaux endroits, les hôtels, les lieux de charme ou pourquoi pas en extérieur.
interstron.ru : Dans votre travail, vous êtes à la recherche d’un style particulier ?
ALDYNAT : Non aucun. Je peux faire du suggestif, du sensuel, mais je peux aussi, en fonction des demandes, faire des clichés plus explicites. J’ai des couples qui me demandent des gros plans, un peu comme dans les revues X. Je n’ai pas d’a priori. Tout me plaît et il y a beaucoup de voies à explorer dans ce domaine.
interstron.ru : Comme le BDSM, par exemple ?
ALDYNAT : Oui, c’est vrai. En ce moment, j’ai une attirance plus particulière pour les photos BDSM. C’est un monde très riche et très varié, que ce soit au niveau des fantasmes, des tenues fétichistes, des scénarios. Un monde qui joue à fond la carte de l’esthétisme, un vrai régal pour une photographe.
Image : Aldynat.fr
interstron.ru : En tant que photographe, le regard d’une femme est-il différent de celui d’un homme ?
ALDYNAT : En règle générale, je n’aime pas trop “genrer” les choses. Il y a très certainement une approche différente, mais à cause de notre éducation et des stéréotypes, il peut parfois y avoir aussi des similitudes. Par contre, j’ai eu parfois des remarques déplaisantes venant d’hommes, à savoir si je n’étais pas trop excitée quand je photographiais, au point de laisser tomber mon appareil pour me joindre à la scène. Ça, c’est vraiment une parole de mec !
interstron.ru : Vous êtes aussi très engagée à côté de votre travail de photographe.
ALDYNAT : Oui, je suis à l’initiative d’un groupe d’entraide féminine, une communauté qui se rencontre régulièrement lors d’événements, à La Rochelle notamment. On y parle de sexualité, de féminité bien sûr, mais le premier objectif et de recréer du lien et je suis très impliquée dans cette tâche. J’ai également participé, sur une radio locale, à quelques émissions et interviews en lien avec les sujets féminin.
Image à la une :
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