Cancers gynécologiques : la campagne de sensibilisation ne met pas tout le monde d’accord

Claire Dasilva 9 mai 2018

« Une fois par an », campagne de sensibilisation d’Imagyn lancée le 8 mai. Le but ? Parler du sexe féminin pour mieux informer les femmes sur les cancers et les sensibiliser sur l’importance du suivi gynécologique. Mais ce message ne semble pas être approuvé par tous les professionnels de la santé.

Un dépistage « une fois par an »

En ce jour du ruban bleu, le 8 mai, journée mondiale du cancer de l’ovaire, l’association Imagyn lance une campagne de prévention originale … un petit clip vidéo. Ce spot a sollicité 40 stars et célébrités qui énumèrent des noms plus ou moins flatteurs du sexe féminin: « chatte », « hérisson », « craquette », « chiffounette », « berlingot », ce qui prête forcément à sourire. Mais derrière cette légèreté apparente se cache une maladie grave qui touche les femmes de tout âge…. le cancer des parties génitales.

L’objectif: Inciter les femmes à consulter une fois par an le gynécologue pour un dépistage. Parler et faire parler des cancers gynécologiques est nécessaire selon Coralie Marjollet, présidente de l’association « le niveau d’information reste trop faible et les messages de prévention insuffisants pour que toutes les femmes puissent prendre conscience du risque et aillent consulter »

Plus de 15 000 Françaises concernées chaque année

Les cancers gynécologiques qui regroupent le col de l’utérus, l’endomètre, les ovaires se détectent par des troubles du transit, des saignements, des douleurs du bas ventre, des pertes vaginales anormales ou la fatigue. En France, cette maladie fait partie des causes de mortalité les plus élevées chez les femmes… environ 3 000 morts chaque année.

La majorité d’entre elles, affectées à partir de la ménopause ont en moyenne la cinquantaine. A travers cette campagne de sensibilisation, Imagyn recommande des consultations régulières chez un gynécologue : « une fois par an ». Mais ce message de prévention crée une polémique sur les réseaux sociaux.

Faut-il réellement consulter un gynéco une fois par an ?

L’intention d’Imagyn se guide essentiellement vers une prise de conscience. Les femmes, peu importe leur âge, doivent comprendre qu’aller chez le gynécologue, c’est tout aussi anodin que d’aller chez le dentiste. Le message de prévention « une fois par an » qui valorise la détection au plus tôt des tumeurs, a agité la toile. Martin Winckler, médecin de profession, critique le manque de cohérence d’Imagyn… Un frottis tous les trois ans suffit ! À travers une série de Tweets, il montre son mécontentement.

Tweeter, lieu du défouloir, permet à d’autres professionnels de la santé à réagir.


Les réactions diverses et variées peuvent peut être vous enfoncer dans une incertitude.

Une polémique qui entre en résonance avec la cacophonie sur les violences gynécologiques dont on parlait encore il y a quelques mois à peine…

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