Un site de rencontres belge incite les étudiantes à se prostituer
26 septembre 2017Quand un site de rencontre fait de la prostitution estudiantine son fond de commerce.
Sortir avec un homme riche pour arrondir ses fins de mois ?
Améliorez votre niveau de vie en rencontrant des hommes riches. Telle est la promesse formulée par le site de rencontre RichMeetBeautiful à des étudiantes. L’annonce est accompagnée d’une photo suggestive d’une jeune femme qui arbore un imposant décolleté. Lancée il y a quelques semaines en Belgique, cette plateforme a pour objectif de mettre en relation des sugardaddies (des hommes d’âge mature et fortunés) avec des sugarbabies (de jeunes et jolies filles, souvent des étudiantes, intéressées par l’argent). Des camions publicitaires à l’effigie de la marque ont été repérés aux abords du campus de l’Université libre de Bruxelles, alors que la rentrée universitaire battait son plein. Selon son PDG, Sigurd Vedal, dix autres camions devraient sillonner le pays dans les semaines à venir, « surtout à proximité des établissements universitaires ».
Quand un panneau odieux est présent à L’ULB qui promeut la prostitution étudiante. Le tout saupoudré de sexisme level 1000.
— Nikita Alohanews ()
Exploiter la détresse des jeunes femmes
Une campagne publicitaire qui n’a pas manqué de susciter une levée de boucliers. L’ULB a d’ores et déjà déposé plainte auprès du jury d’éthique publicitaire de Belgique. Même son de cloche du côté de la Fédération Wallonie-Bruxelles qui a annoncé qu’elle déposerait plainte pour incitation à la débauche et à la prostitution.
Un syndicat étudiant, l’interstron.ru des étudiants de la Communauté française (Unecof), a également décidé de porter l’affaire devant la justice et a dénoncé pour sa part une « campagne immorale ». « De plus en plus d’étudiants ont des difficultés sociales ou économiques. On sait que le phénomène de la prostitution étudiante gagne du terrain, et voilà une entreprise qui exploite la détresse de ces jeunes femmes pour faire des profits ! », s’est indignée sa présidente, Opaline Meunier, à l’AFP. « Si ce n’est pas de l’incitation à la prostitution, c’est au moins comparable à l’utilisation des services d’une escort girl », a t-elle encore insisté.
« C’est un malentendu classique » a simplement répondu Sigurd Vedal. « Nos sugarbabies doivent avoir au moins 18 ans et la prostitution n’est pas autorisée » a t-il affirmé avant d’ajouter : «Nous sommes comme un site de rencontres classique, sauf que l’aspect financier fait partie des critères». Pour pouvoir accéder à la plateforme, les sugardaddies vont devoir s’acquitter d’un abonnement de 79 euros alors que les sugarbabies y ont un accès gratuit.