Votre prostate va vous sauver !
29 avril 2015En 2025, un quart de la population française aura plus de 70 ans. Petit à petit, cette « Silver Valley » (du nom de la chevelure argentée des aînés) devient un vrai enjeu économique dans tous les domaines et surtout dans celui de la santé, car plus il y aura de seniors, mieux il faudra s’en occuper.
Partant de ce constat pratique, la gériatrie commence déjà à s’infiltrer dans d’autres spécialités médicales. Obésité, apnée du sommeil, diabète, risques cardiovasculaires, dysfonction érectile… Les seniors sont parfois un peu « cumulards ». Aussi dès qu’un de ces problèmes survient, il est intéressant, voire salvateur de faire le tour du patient afin de s’assurer qu’un autre trouble ne vient pas s’ajouter au diagnostic.
L’urologue, votre gentil Dr Knock
Fréquemment, c’est l’urologie qui va ramener l’homme vers le médecin. On vient pour « la prostate », des problèmes de miction ou d’érection et c’est l’occasion pour l’urologue de discuter avec le patient sur ses habitudes de vie, de lui proposer des modifications afin de prévenir toute aggravation ou l’apparition de certains symptômes, voire de l’orienter vers un autre spécialiste : en cardiologie, en addictologie, en psychiatrie, en phlébologie…
Prêt pour la révision des 60 000 ?
Le parcours de santé pourrait alors s’en trouver plus compliqué et même entraîner une désorientation pour certains seniors particulièrement âgés. Dans le but d’éviter tout effet contreproductif, l’association française d’urologie a présenté en 2013 des recommandations visant à accroître la coopération entre les différentes spécialités médicales. Une solution a par exemple été proposée à cet effet : la commission d’uro-gériatrie. Chaque soignant y amène ses questions, ses problèmes et ses trouvailles. Cette nouvelle façon de faire favorise également l’implication active du patient dans sa prise en charge et évite l’effet « mouroir » des instituts médicalisés où on place classiquement les gens après une chirurgie lourde. Cette corrélation des services va donc permettre de remettre les patients sur le chemin d’une bonne santé, tout en gérant positivement les éventuelles pertes d’autonomie liées à l’âge. On arrive pour un problème de prostate et on repart avec une révision des 60 000km en bonne et due forme ! Il ne s’agit plus seulement de vivre vieux, mais aussi de vivre mieux. Certains seniors sont déprimés, d’autres veulent se remarier, d’autres encore veulent de nouveaux enfants… Voici les derniers défis posés à la médecine qui s’adapte tout aussi rapidement qu’on la sollicite.
L’ambulatoire pour tous (ou presque)
La chirurgie ambulatoire consiste à ne garder un patient que pendant 12 heures à l’hôpital. Elle va être de plus en plus préconisée, surtout en urologie quand cela sera possible. Là encore, on évitera les différents effets délétères connus d’une hospitalisation plus longue, comme les risques d’infection. Plus d’ambulatoire et moins de risques pour des patients plus âgés, mais plus impliqués dans leur propre parcours de santé. Être senior va devenir de moins en moins pénible. Petite éclaircie dans un ciel vermeille !