« Pour la peau » la BD charnelle de Deloupy
18 septembre 2018La nouvelle bande-dessinée du dessinateur stéphanois Deloupy vient de sortir dans la collection Érotix, chez Delcourt.
Le scénario risqué
Il suffit d’en lire quelques extraits pour se rendre compte que c’est cash et fantasmagorique sans pour autant tomber dans le recueil pornographique. Pour Deloupy qui a l’habitude de changer de registre, il est hors de question de faire des concessions sur le scénario :
Il y a toute une nouvelle génération d’auteurs qui arrive qui est prête à parler de tout, de manière beaucoup plus décomplexée.
Il préfère prendre des risques en bousculant les codes :
Rien ne m’énerve plus que la caméra qui se détourne d’une scène de sexualité dans un film.
Dès leur rencontre dans une fête, c’est parfaitement clair entre eux. Ce qui lie Mathilde et Gabriel, c’est leur addiction sexuelle !
C’est à peine s’ils savent qu’ils sont tous deux mariés. Une relation illégitime démarre très vite, presque tous les après-midis Mathilde rejoint Gabriel dans son bureau situé au dernière étage de l’immeuble dans lequel elle travaille. Leur relation d’abord purement sexuelle, animale, pleine de risque devient de plus en plus cérébrale… et les sentiments naissent vite.
Se frotter.. à des questions existentielles
Sandrine Saint-Marc et Deloupy ne nous laisse pas le bénéfice du doute, le lecteur ne perd rien de leurs ébats amoureux aux dessins explicites :
Il y a beaucoup de bandes dessinées “masturbatoires”, mais ça ne m’intéresse pas. Je voulais quelque chose qui soit un récit.
Un travail de dentelle, construit de la perspective masculine où :
– le point de vue de l’homme, Gabriel, est tissé au stylo bille quatre couleurs et
– celui de son amante, Mathilde, au pinceau.
Les corps nus des dessins de Zac Deloupy n’enlèvent rien à la finesse des textes de Sandrine Saint-Marc, co-auteure. Cette dernière a aidé à trouver la justesse du point de vue féminin, « me ramenant parfois à la réalité »
Dans ses précédents ouvrages il s’était déjà frotté aux thématiques existentielles, avec entre autres « » où il entrait dans une fiction historique retraçant le combat des femmes oubliées de la grande guerre des hommes.