Une application contre les frotteurs du métro au Japon

Clarisse Luiz 28 mai 2019

Face au problème du harcèlement dans le métro, une solution très particulière a vu le jour au Japon.

Les transports en commun japonais sont trop souvent le théâtre de harcèlement et d’agressions sexuelles. Pour faire face à ce problème qui prend des proportions incroyables, la police japonaise s’est tournée vers la technologie avec une application un peu particulière.

Digi Police, application salvatrice ?

Il est mal vu de parler dans le métro au Japon alors pour aider les femmes victimes d’attouchements, la police de Tokyo a créé Digi Police. L’application permet aux victimes de déclencher un message vocal à plein volume criant « ARRÊTEZ » que même les usagers aux yeux rivés sur leur smartphone pourront entendre. Une autre fonctionnalité permet d’afficher sur son écran « Il y a un agresseur. S’il vous plaît aidez-moi » pour alerter ses voisins discrètement.

D’après la police japonaise, les victimes restent souvent silencieuses dans les transports en commun, de peur des représailles. Grâce à Digi Police, les femmes qui n’osent pas réagir pourront être secourues sans devoir crier et provoquer la panique.

L’application créée il y a 3 ans était initialement conçue pour informer les personnes âgées et les familles des moyens de se protéger des arnaques financière. Puis s’est ajouté le projet de protection des femmes contre les pervers sexuels. Le programme a alors été modifié, et depuis l’application rencontre un franc succès. Elle a été téléchargée pas moins de 237 000 fois, « un chiffre inhabituellement élevé pour un programme de service public« , selon Keiko Toyamine, une responsable du département de police.« On enregistre environ 10.000 téléchargements de plus chaque mois« , précise-t-elle au .

Le Japon peine à lutter contre le harcèlement

Au Japon, le harcèlement sexuel dans les transports en commun est un véritable fléau, En 2017, Associated Press rapportait 1750 cas d’attouchements signalés dans les métros de Tokyo. « Ce n’est que la partie émergée de l’iceberg », prévient Keiko Toyamine, puisque la très large majorité des victimes hésite à se manifester.

Les compagnies ferroviaires ont déjà mis en place des wagons réservés aux femmes pendant les heures de pointe sur plus de 80 lignes et installé des caméras sur les lignes les plus exposées, sans trop de succès.

Le seul moyen de dissuader ces agresseurs c’est avec une sanction. Le Japon s’est alors doté d’un arsenal juridique très sévère : la loi prévoit une amende pouvant atteindre 500 000 yens (environ 4 550 euros) et six mois de prison. En cas de violence ou de menaces, la peine peut s’élever à 10 ans d’incarcération. Encore faudrait-il que les victimes portent plainte et que la police parvienne à identifier les coupables. Mais dans les rames bondés d’une des capitales les plus peuplées du monde, on peut imaginer le défi que cela représente…

(Photo à la une : Getty Images)

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