Chirurgie de la vulve : une nouvelle mode dangereuse !
22 avril 2022De plus en plus de Françaises ont recours au lifting de la vulve. Quelles sont les raisons ? Est-ce dangereux ? On vous explique tout !
La chirurgie esthétique existe pour toutes les parties du corps : pommettes, nez, hanches, seins, fesses et maintenant la vulve. De plus en plus de Françaises modifient leur vulve : Pourquoi ? Est-ce dangereux ? On vous explique !
L’esthétisme avant tout
Cette opération ne concerne pas un aspect sanitaire mais bel et bien un prétendu manque d’esthétisme de la vulve. En 2010, 1839 femmes avaient eu recours à une nymphoplastie ou « lifting de la vulve« , en 2019 cette opération a été pratiquée 4772 fois (principalement sur des jeunes femmes entre 18 et 30 ans).
Maeva Ghennam, célèbre candidate des « Marseillais » faisait la promotion de cette chirurgie vulvaire : « Pour moi c’est super important d’avoir un beau vagin, moi j’ai de la chance j’ai trop un beau vagin, genre j’ai pas les lèvres qui pendent mais il faut entretenir et mon docteur c’est le meilleur pour ça. Genre là c’est comme si j’avais douze ans ! »
Les propos de la jeune femme n’ont pas manqué de choquer, que cela soit par l’aspect dérangeant d’avoir « un beau vagin » et donc de considérer qu’il y en a des moches ou que le supposé « beau vagin » soit celui d’une enfant de 12 ans…
Une opération dangereuse ?
La nymphoplastie comporte deux risques majeurs :
- sur la santé physique
- sur la santé mentale
Pour la santé physique, le risque principal pourrait être une perte de sensations durant les rapports sexuels et des douleurs. Cette opération causerait également des troubles psychologiques. La dysmorphophobie ? Il s’agit de l’obsession des défauts physiques. Les personnels de santé pratiquant ce type d’opération doivent prévenir leurs patientes qu’il n’existe pas de « vagin disgracieux« . La taille des lèvres, leur épaisseur, leur couleur, etc. ne jouent pas de rôle sur la sexualité.
« très sincèrement, c’est ne pas connaitre l’anatomie humaine : il n’y a aucune corrélation entre les lèvres et l’innervation du clitoris et du vagin. Cette dernière est très profonde tandis que les lèvres sont externes et superficielles. » explique le chirurgien Yohann Derhy dans Santé Magazine.
L’origine de la vulve dite « parfaite«
Les origines de ce culte du « vagin parfait » (ndlr. comprendre : un vagin étroit et une vulve aux lèvres fermées et rasées) font encore débat.
Certains attribuent cette mode au porno comme OsezLeFéminisme : « Attaquons nous plutôt au patriarcat, et au porno qui a imposé l’épilation intégrale du sexe aux filles et aux femmes, qui nous pousse à détester nos vulves et nos lèvres. Le porno qui présente comme modèle de vulve baisable une vulve qui ressemble à celle d’une fille prépubère« .
D’autres défendent l’industrie pornographique comme Ludivine Demol, chercheuse doctorante à Paris 8 : « Dans le porno comme ailleurs, il existe autant de formes de vulves que de types d’épilation. Si le problème venait de lui, on aurait déjà observé une hausse des opérations chez les actrices » déclare-t-elle dans Madame Le Figaro.
Il n’existe pas de vulve « normale« . Le premier épisode des « Principes du plaisir » (sur Netflix) se consacre entièrement à l’acceptation de son corps et passe en revu les principaux clichés sur le corps féminin. En tête de liste : la vulve et ses multiples apparences.
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