Le vagin borgne : une malformation de la vu…lve ?
30 juillet 2023Le vagin borgne est une malformation méconnue. Comment se manifeste-t-elle ? Quels sont les risques ? On vous explique tout en détail !
Le « » : syndrome du double utérus et d’hémivagin obstrué ou OHVIRA, parfois appelé syndrome de Herlyn-Wunderlich a beaucoup de noms.
Le vagin borgne : c’est quoi ?
Il s’agit d’une malformation du vagin.
« Pour comprendre cette malformation utérine, il faut comprendre comment se forme l’appareil génital féminin, c’est-à-dire les trompes, l’utérus, le col et le vagin. Avant la naissance, il se forme très tôt avec deux canaux génitaux qu’on appelle les canaux de Müller. Quand l’embryon se développe, il y en a deux, et ils vont se rapprocher sur la ligne médiane et fusionner. C’est pour ça qu’en général on a un utérus et un vagin et pas deux. Mais, parfois, il peut y avoir des anomalies de fusion : les canaux ne fusionnent pas complètement et on observe alors des atypies. » explique le Dr Alaa Cheikhelard pour le .
Il se remarque au moment des règles. A partir du 3ème cycle, les personnes souffrant d’OHVIRA vont commencer à avoir de fortes douleurs pelviennes. Pourquoi ?
L’hémivagin n’a jamais fusionné avec le col de l’utérus. Il s’agit d’une voie sans issue où les règles ne peuvent pas s’écouler normalement et s’agglutinent au fur et à mesure.
Les risques ?
Le premier risque selon le Dr Alaa Cheikhlard est la non-reconnaissance de la maladie.
« Le délai moyen entre les premières règles et la découverte du syndrome est d’environ 6 mois mais cela peut-être 2 ou 3 mois ou 1 ou 2 ans« .
Cette malformation ne peut pas se voir sur une échographie et la douleur chez les femmes peut parfois être négligée/ignorée par certains praticiens.
Le deuxième risque : les règles en rétention chronique.
« Le problème, c’est lorsque les femmes ont échappé à cette surveillance, et il y en a beaucoup. Si elles tombent dans un milieu médical qui ne connaît pas cette malformation, le risque c’est de subir une chirurgie en urgence pour soulager. Et le soulagement c’est de drainer, c’est-à-dire faire un orifice pour évacuer les règles. De ce fait, elles n’ont plus mal, mais la cloison est toujours là »
A l’issue de l’opération, l’orifice peut se refermer partiellement ou complètement. Le problème n’aura donc pas été réglé et causera des « règles de rétention chronique« . « Elles vont avoir leurs règles un peu tout le temps » explique le Dr Alaa Cheikhlard.
Les femmes présentant cette malformation ont un plus grand risque d’avoir des fausses couches et des accouchements prématurés…
La seule solution est une chirurgie complète. Cette malformation touche entre 4 et 5% des femmes et comme beaucoup de maladies, elle reste assez peu connu du grand public…(Source image à la une : Shutterstock)
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