Quel est le profil type des clients de téléphone rose ?
18 août 2025Qui sont ces hommes qui contactent des femmes pour leur avouer leurs pires fantasmes ?
Le a beau sembler appartenir à un autre temps, celui des Minitel et des cabines téléphoniques, il résiste encore à l’ère des applications de rencontres et de la pornographie en streaming. Derrière ce service discret, où la voix suffit à créer une intimité tarifée, se cache une clientèle dont le profil est à la fois très concret et plus varié qu’on pourrait l’imaginer.
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Des hommes, majoritairement quadragénaires et plus
Selon les données collectées par plusieurs agences spécialisées, près de 90 % des utilisateurs sont des hommes. La majorité a plus de 40 ans, souvent mariés ou en couple, mais en quête d’un espace où exprimer fantasmes et vulnérabilités. « Le téléphone rose attire ceux qui ont grandi dans les années 80-90, où ce type de service représentait la première porte d’entrée vers l’érotisme », analyse le sociologue Michel Bozon, spécialiste des pratiques sexuelles.
Le téléphone rose séduit particulièrement les hommes de classes moyennes à aisées, capables d’assumer le coût d’une conversation facturée à la minute. Contrairement aux clichés, il ne s’agit pas seulement d’hommes isolés ou socialement en difficulté : certains sont cadres, professions libérales, voire retraités à l’aise financièrement.
Une recherche d’écoute avant le sexe
Si l’érotisme est au rendez-vous, ce n’est pas toujours le seul moteur. « Beaucoup d’hommes appellent d’abord pour parler et être écoutés, raconte Clara*, opératrice depuis douze ans. Ils partagent leurs fantasmes, mais aussi leurs frustrations, leurs échecs, leur solitude. La dimension psychologique est parfois plus importante que la dimension sexuelle. »
Ce besoin de parole intime, anonyme et sans jugement, attire aussi des hommes mariés qui ne trouvent pas d’espace pour verbaliser leurs désirs dans leur couple. Le téléphone rose fonctionne alors comme une soupape.
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La nostalgie d’une intimité « à l’ancienne »
À l’heure des sites pornographiques gratuits et de l’IA générative capable de créer des vidéos érotiques sur mesure, pourquoi payer plusieurs euros la minute pour une voix au bout du fil ? La réponse tient en partie à la nostalgie d’une sexualité plus « incarnée ».
« Le téléphone rose offre une interaction en temps réel, avec une vraie personne qui improvise. Cela reste très différent d’une vidéo pornographique », souligne l’historien Régis Revenin, spécialiste des cultures sexuelles. La voix, l’imaginaire, le dialogue recréent une intimité que les images standardisées ne procurent pas.
Un public fidèle, mais vieillissant
Le profil type reste donc assez stable : homme, plus de 40 ans, en quête d’écoute, de réassurance et de stimulation érotique personnalisée. Mais cette clientèle est vieillissante. Les jeunes générations, habituées à la gratuité et à l’instantanéité des contenus sexuels en ligne, se tournent peu vers ce type de service.
Conséquence : l’industrie du téléphone rose tente de se renouveler, en misant sur des applications hybrides (chat vocal, visio, services par abonnement), mais conserve son noyau dur de clients fidèles, attachés au rituel de « l’appel interdit ».