La prostate du futur
23 avril 2015L’hypertrophie bénigne de la prostate a un impact sur la vie de 30% des hommes de plus de 65 ans. Forte de ce constat, la recherche avance chaque année un peu plus sur le terrain de l’innovation et propose de nouvelles solutions, toujours plus simples telles que l’UroLift.
L’hypertrophie bénigne de la prostate est l’affection la plus fréquente de l’homme quinquagénaire. En vieillissant, le volume de la glande a tendance à augmenter. Cette évolution naturelle peut se manifester par différents symptômes : difficulté à uriner, gouttes retardataires, voire rétention urinaire dans les cas plus sévères. On connaît la cause : la prostate est traversée par le canal de l’urètre, et l’augmentation de son volume exerce une pression sur ce conduit qui contribue à réduire le débit des urines. Cela peut aller jusqu’à l’obstruction. Ces désagréments concernent 30% des hommes de plus de 65 ans et 40 % des hommes de plus de 70 ans.
Des solutions pour tout le monde
Comme nous l’avons déjà précisé dans nos pages, des traitements adaptés existent pour tous les cas : les alphabloquants permettent généralement de relâcher efficacement les muscles de la prostate et de récupérer une vidange normale de la vessie. Les inhibiteurs de la 5-aplharéductase réduisent la taille de la prostate après environ 6 mois de traitement. Et si ces deux méthodes n’améliorent pas la situation, on envisage alors des moyens chirurgicaux plus invasifs grâce auxquels on va réduire la taille de la prostate ou élargir l’urètre. Mais ce n’est pas tout…
On n’arrête pas le progrès
Pour les patients qui ne souhaitent pas d’intervention chirurgicale, il existe une technique mécanique encore expérimentale qui semble donner des résultats prometteurs. Il s’agit de poser des implants intra-prostatiques appelés UroLift®. Cette nouveauté mini-invasive originale consiste à comprimer mécaniquement les deux lobes prostatiques, avec ce qui ressemble à des élastiques. En passant par les voies naturelles, le praticien va « ficeler » la prostate de part en part afin de dégager l’urètre. La compression va permettre de lever l’obstruction prostatique et d’améliorer les symptômes. Les études préliminaires ont suggéré une bonne tolérance et une étude pilote française a démontré l’efficacité immédiate de la technique UroLift® chez les premiers patients. Ces résultats ont été récemment publiés dans la revue Progrès en urologie. Les conclusions soulignent la rapidité de l’intervention, entre 6 et 15 minutes en fonction du nombre d’implants posés, et le peu de risques qu’elle comporte. À terme, elle pourrait représenter une véritable alternative aux techniques chirurgicales d’ablation. Tout se déroule en cabinet avec une petite anesthésie locale et le patient rentre ensuite chez lui quelques minutes plus tard. Il y a très peu de saignements et aucune conséquence négative n’a été constatée sur la vie sexuelle des patients testés depuis deux ans en France.
Savoir raison garder
Les spécialistes de la « matério-vigilance » mettent cependant en garde contre toute solution supposément miraculeuse. L’UroLift® doit donc encore faire ses preuves, comme toutes les autres prothèses. La récente affaire des prothèses mammaires défectueuses en France nous rappelle qu’on n’est jamais trop prudent, surtout avec le matériel utilisé dans le domaine de la santé. Mais l’UroLift® aurait apparemment de bonnes chances d’être proposé prochainement.