Échangisme, à chaque pays ses coutumes !
26 février 2021L’unité européenne de la sexualité plurielle est loin d’être construite ! Enquête brûlante dans les clubs libertins des pays de notre bon vieux continent.
Nadège et Louis, la trentaine chacun, sont tous les deux cadres supérieurs dans une multinationale bien connue de l’agroalimentaire. Ils vivent à Lausanne depuis dix ans. Fervents adeptes de l’échangisme, ils se rendent tous les samedis soirs, avec la régularité d’un métronome, au sauna le New Relax. Là, dans cet établissement d’une propreté impeccable, ils s’ébattent au beau milieu d’une cinquantaine de couples, des habitués âgés de 25 à 60 ans.
“Nous avons beaucoup voyagé en Europe, notamment en France, en Belgique, en Italie et en Espagne. À chaque fois que nous avons fréquenté des clubs libertins dans ces pays, nous avons été choqués par l’hygiène approximative des lieux, comme par celle des participants, parfois clairement repoussants”, témoigne Nadège, superbe brune aux cheveux courts, coupés au carré, dont la poitrine naturelle affiche un époustouflant 100 D. Louis ajoute : “Nous autres Helvètes, refusons d’intégrer l’Europe des 28 états membres. Et nous avons bien raison : les autres pays sont tellement arriérés sur le plan sanitaire ! Désormais, je ne peux plus mettre les pieds ailleurs qu’en Suisse pour vivre ma sexualité débridée. J’aime la partouze, mais avec des gens respectueux de l’hygiène corporelle et dans un cadre débarrassé des odeurs douteuses. Vous imaginez qu’en Italie, la plupart des clubs n’ont même pas de douches ! Chez nous, c’est totalement inconcevable…”
La légendaire propreté suisse
Il est vrai qu’au Relax Club de Lausanne, comme dans la trentaine d’établissements que compte la Suisse, l’hygiène la plus stricte règne en maîtresse : dès l’entrée, les habits sont soigneusement pliés dans un casier désinfecté, et un jeu de linge en éponge jetable est disponible pour chaque client. Toujours à Lausanne, la même propreté irréprochable est de rigueur au Top Club, rue Bellefontaine. Au fil de couloirs entrecoupés de petites cabines, dans le hammam ou au jacuzzi, les libertins s’ébattent à deux, trois ou plus. Dans l’une des chambres, un homme lèche une belle blonde tatouée sur le bas des reins, tandis qu’un troisième, à genoux, lui caresse le bas du ventre.
Entre chaque rapport sexuel, les échangistes prennent soin de prendre une longue douche avec un savon liquide désinfectant. Couchés sur les matelas environnants, d’autres couples s’observent. Dans le couloir, un écran diffuse du porno chic. Au Pink Beach, un autre club très couru, avenue de Tivoli, qui se targue d’être le sauna le plus grand et le plus torride de Suisse, les matelas et sols sont désinfectés quotidiennement et des distributeurs de lingettes stérilisantes sont fixés sur les murs.
La Suisse n’est pas la seule à faire de l’hygiène de ses lieux de libertinage une préoccupation majeure et une priorité nationale. L’ensemble des établissements de l’Europe du Nord observe des règles similaires, que ce soit en Hollande, en Suède, en Islande ou en Allemagne. Et ce, pour une raison très simple : la grande majorité de ces endroits sont des saunas équipés de jacuzzis et de hammams, hauts lieux d’infections bactériologiques. Or les normes sanitaires sont drastiques, et les contrôles fréquents. À la moindre découverte de bactéries suspectes par les services de l’hygiène, les établissements sont fermés par décision administrative. Dans les pays du Nord, on ne badine pas avec les normes de propreté…
L’Allemagne des naturistes
Ce qui n’empêche pas les bacchanales qui s’y déroulent d’être torrides et époustouflantes de perversité, à l’image des orgies ayant lieu au Swingerclub Waldhaus, le club libertin le plus chaud d’Allemagne, situé à Sigmaringen. Outre-Rhin, ce lieu bien connu des initiés est spécialisé dans le candaulisme, cette pratique qui consiste pour un homme de jouir du spectacle de sa femme dans les bras d’un, ou de plusieurs autres hommes. Dans ce club à la décoration avant-gardiste, ces messieurs en peignoir se prélassent dans des canapés, un verre de bière en main, pendant que ces dames se font prendre joyeusement sous leurs yeux.
“Ici, l’ambiance est vraiment festive, constate Dieter, un employé de l’établissement. En Allemagne, c’est culturel, l’échangisme rime avec le naturisme. Ici, on vient se mélanger nu, en groupe, sans complexe ni retenue. C’est aussi une façon de mieux accepter son corps pour les clients un peu gênés par leurs poids. Vous pouvez me croire, au Waldhaus, dans le feu des orgies, il n’y a ni beaux, ni moches. Il n’y a que du plaisir pluriel et joyeux ! Mais, malgré les ébats incendiaires, l’ambiance reste saine. On est loin des boîtes à partouzes immondes de Berlin, où de jeunes toxicos en manque s’envoient en l’air dans l’obscurité, sans prendre la peine d’enfiler un préservatif !”
Au Sud, les saunas disparaissent…
Plus l’on descend vers le Sud, plus les lieux d’échangisme délaissent les saunas et jacuzzis pour se muer en discothèques, bars dansants et restaurants coquins. Ou les trois à la fois, comme le propose l’incroyable Jardin d’Eden, édifié à Alicante, au sud-est de l’Espagne. À quelques centaines de mètres de la Méditerranée se situe le club sans conteste le plus vaste, mais aussi le plus luxueux de toute l’Europe du Sud. Ouvert 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24, ce complexe libertin très classe et glamour est géré par un couple de français fort sympathique, dont Véronique, la jolie patronne, reste une figure emblématique d’hospitalité et de gentillesse. Pour elle, les plaisirs de la chair sont indissociables d’autres douceurs, gustatives notamment. C’est pourquoi son club offre des buffets gastronomiques et tout un éventail de cocktails d’une grande finesse aux clients. Dans un somptueux espace de 400 m2 totalement climatisé, on trouve une piscine, une immense piste de danse, un grand salon, plusieurs chambres coquines privées, une pièce noire, des tables de massage, un podium avec barre d’exhibition, un grand lit libertin de 20 m2 et une magnifique terrasse naturiste extérieure de 200 m2. Jose et Manuella, 31 et 33 ans, deux habitués du Jardin d’Eden, ne tarissent pas d’éloges sur l’endroit : “L’été, c’est fabuleux : les filles sont superbes, jeunes, perverses et vraiment libérées”, affirme Jose, tout sourire. Il se souvient d’une belle brune piquante, prof de fitness de 28 ans, qui se faisait honorer par plus de trente partenaires dans la même soirée. “Et vous n’allez pas me croire : même au trentième, elle jouissait encore et hurlait son plaisir !” Pour ces jeunes mariés, installés à Valence, en Espagne, les clubs du Sud de l’Europe sont autrement plus agréables et excitants que les mornes établissements des pays nordiques.
L’Italie des partouzes costumées…
Cet art consommé de la séduction sensuelle sur fond de dress code glamour et sophistiqué, avec costumes d’époque et mises en scène historiques, se retrouve aussi en Italie. Plus que Rome ou Venise, la capitale italienne de l’échangisme reste sans conteste Milan, qui abrite le Divina Club, une institution locale et nationale. Dans cette discothèque libertine la plus connue d’Italie se croisent des hommes politiques (Berlusconi aurait été client par le passé), des acteurs, tout le petit monde de la télévision, des mannequins en pagaille mais aussi la fine fleur de la finance et de la mode milanaise. Certains soirs, on peut même y voir quelques comédiennes hongroises des films X signés Mario Salieri. Ici, point de piscine, sauna, hammam ou baignoires géantes. Les ébats torrides ont lieu dans la pénombre d’alcôves aménagées autour de la piste de danse. Fabrizio, 38 ans, est un habitué du lieu. L’homme, un séducteur dans le plus pur style italien, n’est pas des plus modestes : “Je connais le moindre centimètre carré des alcôves. Sur ces coussins, j’ai fait l’amour à plus de 400 femmes, et beaucoup ont joui…” Fabrizio n’en démord pas : les clubs italiens sont les meilleurs d’Europe. “J’ai essayé la France, avec les Chandelles à Paris. Les gens se prennent au sérieux, s’épient pendant des heures avant de passer à l’acte. C’est très élégant, mais je me suis ennuyé à mourir. Plus on monte vers le Nord, plus les clubs sont tristes. Je vais finir par croire que le climat refroidit la libido et que les Nordiques n’aiment pas vraiment le cul !” À propos de la France, Fabrizio nuance pourtant son propos : “Je vais chaque été au Cap d’Agde et les plages échangistes restent des lieux d’expériences uniques au monde. Rien que pour ce site, la France mérite d’être classée en tête des pays d’Europe les plus brûlants…” Cocorico !
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