Un lien entre le stérilet hormonal et le cancer du sein ? Une étude lance le débat !
3 mars 2025
Le stérilet hormonal, souvent plébiscité pour son efficacité contraceptive et ses avantages thérapeutiques, est au cœur d’une nouvelle controverse scientifique. Une étude danoise publiée en octobre 2024 dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) suggère une association entre l’utilisation de dispositifs intra-utérins hormonaux et un risque accru de cancer du sein. Cette découverte suscite de nombreuses interrogations parmi les femmes utilisant cette méthode contraceptive. Alors, faut-il paniquer et retirer son stérilet sur-le-champ ? Pas si vite, on fait le point.
Le stérilet hormonal, un allié contraceptif
Le stérilet hormonal, ou dispositif intra-utérin (DIU) au lévonorgestrel, est un petit appareil en forme de T inséré dans l’utérus. Il libère progressivement une hormone progestative, le lévonorgestrel, qui épaissit la glaire cervicale, inhibe la motilité des spermatozoïdes et amincit l’endomètre, correspondant ainsi à la nidation (ou implantation embryonnaire).
En France, le stérilet hormonal est largement utilisé, apprécié pour sa longue durée d’action (jusqu’à cinq ans) et son efficacité supérieure à 99 %. Il est souvent proposé aux femmes souhaitant une contraception réversible sans les contraintes d’une prise quotidienne. De plus, son utilisation est recommandée dans le traitement de certaines affections gynécologiques telles que les règles abondantes ou les douleurs pelviennes, ce qui renforce sa popularité.
Appréciés pour leur efficacité, ces dispositifs sont utilisés par des millions de femmes à travers le monde. Cependant, la question de leur innocuité à long terme, notamment en ce qui concerne le risque de cancer du sein, a été peu explorée jusqu’à présent. C’est dans ce contexte que des chercheurs danois ont entrepris une étude de grande envergure pour évaluer ce risque potentiel.
L’Étude Danoise : Méthodologie et Résultats
Des chercheurs du Danish Cancer Institute ont mené une étude de grande envergure en analysant les données de près de 80 000 femmes âgées de 15 à 49 ans, recueillies entre 2000 et 2019. Toutes les participantes ont utilisé un stérilet hormonal pour la première fois et n’ont pas employé d’autres contraceptifs hormonaux dans les cinq années précédant l’étude. En tenant compte de facteurs tels que l’âge et la durée d’utilisation du DIU, les scientifiques ont ensuite comparé les résultats à un groupe similaire de femmes n’utilisant pas de contraception hormonale.
Les résultats indiquent une augmentation de 40 % du risque de cancer du sein chez les utilisatrices de stérilets hormonaux par rapport aux non-utilisatrices de contraceptifs hormonaux. Bien que ce pourcentage semble alarmant, le risque absolu reste relativement faible, avec un excès de 14 cas pour 10 000 femmes utilisant un DIU hormonal sur une période de cinq ans. De plus, aucune corrélation significative n’a été observée entre la durée d’utilisation du stérilet et l’augmentation du risque.
Une augmentation du risque à nuancer
Avant de céder à la panique, il est donc essentiel de mettre ces chiffres en perspective. Le risque absolu reste faible. Bien que l’étude révèle une association statistique, elle ne prouve pas une relation de cause à effet direct entre le stérilet hormonal et le cancer du sein. Des facteurs confondants, tels que le mode de vie, l’alimentation, la consommation d’alcool ou le tabagisme, n’ont pas été pris en compte et pourraient influencer les résultats. Les auteurs de l’étude soulignent d’ailleurs la nécessité de discussions approfondies entre les patientes et les professionnels de santé concernant les bénéfices et les risques potentiels de ce mode de contraception.
La publication de cette étude a suscité diverses réactions au sein de la communauté médicale. Certains experts appellent à la prudence, rappelant que le risque absolu demeure faible et que les avantages du stérilet hormonal, tant en termes de contraception que de traitement de certaines pathologies, sont bien établis. D’autres estiment qu’une réévaluation des recommandations pourrait être nécessaire, notamment pour les femmes présentant des facteurs de risque élevé de cancer du sein. Il est unanimement recommandé aux femmes concernées de consulter leur professionnel de santé pour discuter de leur situation individuelle.
Et pour les femmes préoccupées par les conclusions de cette étude, il existe plusieurs alternatives contraceptives :
- Le stérilet au cuivre : sans hormones, il agit principalement en perturbant la mobilité des spermatozoïdes et en substituant la fécondation.
- Les contraceptifs pileux : combinant œstrogènes et progestatifs, ou uniquement progestatifs, ils nécessitent une prise quotidienne.
- Les implants contraceptifs : petits bâtonnets insérés sous la peau libérant des hormones progestatives sur une période prolongée.
- Les méthodes barrières : telles que les préservatifs masculins ou féminins, offrant également une protection contre les infections sexuellement transmissibles.
Il est crucial de rappeler que chaque méthode présente ses avantages et ses inconvénients, et le choix doit être adapté aux besoins et à la santé de chaque femme.
La publication de cette étude danoise apporte de nouvelles données au débat sur la sécurité des contraceptifs hormonaux. Si une légère augmentation du risque de cancer du sein est suggérée, le risque absolu reste faible. La découverte d’un lien potentiel entre le stérilet hormonal et le cancer du sein mérite attention, mais pas de réaction excessive. L’essentiel est que chaque femme puisse discuter avec son professionnel de santé pour évaluer les bénéfices et les risques en fonction de sa situation personnelle. La contraception est un choix individuel, et une information complète et transparente est la clé d’une décision éclairée.
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