Pourquoi les femmes aiment-elles le sexe transgressif ?
16 mars 2025Sophie et Claire nous font part de leur fantasme pour le sexe « transgressif », qui est d’un point de vue moral et sociétal tabou.

Qu’ils soient empreints de lâcher-prise ou teintés de transgression, les fantasmes féminins sont souvent bien plus qu’une simple projection érotique : ils révèlent des aspirations profondes, des tensions non exprimées ou encore des quêtes de liberté enfouies.
Parmi les scénarios que nous retrouverons dans les témoignages de Sophie et Claire : l’appel de l’inconnu ou encore l’idée de faire l’amour en public.
Un fantasme qui semble résider dans la transgression des dites « normes sociales ». Ces normes sociales ont toujours imposé aux femmes aux hommes de ne pas pratiquer le sexe en public et pour plusieurs raisons. Il à toujours été jugé comme immoral d’avoir des relations sexuelles sous couvert des normes religieuses et sociétales. La décence en public, le respect des autres ainsi que la législation seraient aussi des freins à cette pratique.
Voyons d’abord le témoignage de Sophie, qui est adepte du sexe en public !
Être au bord du transgressif
Pour Sophie, 28 ans, l’interdit est un moteur puissant. Elle rêve d’un moment où l’érotisme se mêle à la tension palpable d’un risque encouru. « Une bibliothèque vide, tard le soir, ou un bureau avec les volets entrebâillés. Ce n’est pas tant la peur de se faire surprendre que l’intensité du moment qui m’attire. L’idée de faire quelque chose de défendu, d’être au bord de la limite. »
Elle se souvient d’un épisode où, dans une relation passée, cette tension avait été explorée. « Nous étions dans une maison d’amis, avec des invités dans la pièce d’à côté. Le murmure des voix rendait chaque geste plus intense. Je crois que c’est cela qui nourrit mon imaginaire : cette tension entre la discrétion et l’abandon total. » Quant à savoir si ce transgressif était déjà présent dans le début de sa vie adulte, Sophie précise : « C’est apparu avec le temps. Je crois que j’ai beaucoup fantasmé durant mes longues heures d’études d’architecte où les règles et les normes à respecter s’empilaient. On nous présentait beaucoup de réussites architecturales, de pièces sublimes, dans des bâtiments ouverts au public. Cela a alimenté mes envies de faire l’amour en dehors de la chambre à coucher… avec le risque de faire (pour une fois) quelque chose d’interdit. »
Cette quête de transgression rejoint les résultats d’un sondage mené par Harris Interactive pour Marianne (2011), selon lequel 32 % des Françaises déclarent fantasmer à l’idée de faire l’amour dans un lieu public. Preuve que ce fantasme est unisexe, 31% des hommes le souhaitent également.
Voici le récit de Claire concernant le fantasme de coucher avec un inconnu.
Le mystère du parfait inconnu
Pour Claire, 34 ans, infirmière à Marseille, le fantasme réside dans une rencontre imprévue, où le dialogue n’existe pas et où les corps se rencontrent et s’explorent. « Un regard échangé dans un bar, une alchimie immédiate. Pas de prénom, pas d’histoire, juste un moment suspendu. J’imagine des mains qui se cherchent avant même que les mots n’interviennent. »
Elle explique que ce type de scénario est souvent lié à une envie d’oublier les contraintes sociales et les attentes. « J’ai rêvé d’un inconnu qui me suivait dans une ruelle déserte, mais au lieu d’avoir peur, je me sentais totalement en confiance. Ce n’était pas sombre ou oppressant, juste une pulsion partagée, une énergie brute qui efface tout le reste. »
Pour de nombreuses femmes, l’inconnu peut paradoxalement représenter une figure rassurante. Il ne connaît ni leur vie, ni leur quotidien, et la relation peut rester légère, sans conséquence sociale. Aussi, s’abandonner dans les bras d’un inconnu leur permet d’explorer une autre facette d’elle-même, plus sauvage et profonde. Et parfois l’inconnu n’est pas tout seul…
La peur de la violation des codes de conduite établis peut conduire à une forme d‘excitation, de sensations fortes conduisant à un moment intense. Qu’il s’agisse de sexe en public ou de coucher avec un inconnu, ses pratiques ont été mal perçues par la société, jugées comme des actes immoraux. Les jugements sociaux ont toujours régit sur la sexualité et notamment sur celle des femmes. Cependant, ces deux récits ainsi que les sondages réalisés montrent une forme de normalisation de ces fantasmes. Preuve que les tabous autour de la sexualité évoluent constamment dans certaines sociétés.
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