Pédophilie au Chili : tous les évêques du pays démissionnent
18 mai 2018Après trois jours de rencontres avec le pape au Vatican, 34 évêques chiliens lui ont remis ce vendredi, leur démission suite au scandale de pédophilie au Chili.
Une démission collective
Suite au scandale de pédophilie au Chili, l’église catholique perd plusieurs de ces prêtes. Après trois jours de rencontres avec le pape au Vatican, 34 évêques remettent leur démission. Pour justifier leurs actes, deux porte-paroles de la Conférence épiscopale chilienne font une déclaration devant la presse: « Nous, tous les évêques présents à Rome, avons remis nos postes entre les mains du Saint-Père afin qu’il décide librement pour chacun d’entre nous ».
Cette prise de décision s’accompagne de remords et d’excuses auprès des victime « Nous voulons demander pardon pour la douleur causée aux victimes, au pape, au peuple de Dieu et à notre pays pour les graves erreurs et omissions que nous avons commises ».
L’évêque chilien Juan Barros, la cause du scandale
Aujourd’hui soupçonné d’avoir passé les abus sexuels du père Fernando Karadima sous silence, Juan Barros avait eu jusqu’en janvier 2018 le soutien du pape François. Ce dernier avait défendu publiquement son confrère.« Vous me dites qu’il y a des victimes, mais je ne les ai pas vues, elles ne se sont pas présentées à moi ». Une déclaration qui a fait ressurgir des faits passés.
En 2015, l’irlandaise Marie Collins, une des victimes d’abus sexuels s’est volontairement rendue à Rome pour dévoiler la vérité. Dans une lettre remise au pape, elle dénonce le prêtre Chilien. Ce prêtre octogénaire a été reconnu coupable en 2011 par un tribunal du Vatican d’avoir commis des actes pédophiles dans les années 1980 et 1990. Dans cette affaire Juan Barros a été accusé de faux témoignages.
Un jugement qui provoque des mesures radicales
Le pape François tente de réparer le fiasco médiatique. Il a reconnu avoir commis de « graves erreurs » d’appréciation de la situation au Chili après avoir lu les conditions d’une enquête sur des abus sexuels commis par le clergé. Lors de son discours du jeudi 17 mai, « des changements à court, moyen et long termes » ont été annoncés pour rétablir la justice au sein de l’Église catholique chilienne.
A ce stade, on ignore si le pape va accepter ces démissions, ou certaines d’entre elles. Mais il apparaît en tout cas aujourd’hui clairement que le problème dépasse de loin le seul cas de Fernando Karadima qui a formé de nombreux prêtres et plusieurs évêques condamné pour des agressions sexuelles.