Adrineh Simonian, de l’opéra au porno
17 septembre 2021On abordait récemment les célébrités qui avaient titillé de près ou de loin le monde pornographique. La reconversion se fait dans les deux sens, Adrineh Simonian en est la preuve…
Adrineh Simonian, ancienne mezzo-soprano à Vienne, a abandonné les planches de l’opéra pour se convertir au cinéma porno.
Le porno pour une nouvelle vie
La mezzo soprano viennoise, Adrineh Simonian, a fait le choix, il y a 7 ans, de délaisser les planches de l’opéra pour produire des films pornographiques éthiques et féministes. Lasse de l’univers feutré de l’opéra, elle s’est émancipée d’un univers frustrant et guindé. Les conditions de travail réprimaient, selon elle, toute liberté ou créativité. Après avoir joué Carmen au Volksoper de Vienne, foulé les planches à Nice, à Munich et fait vivre Mozart, Rossini et Vivaldi, dans les plus belles maisons européennes pendant 14 années, elle tourne le dos à ce milieu corseté.
Le livre se referme et c’est sans aucun regret, qu’elle se lance, à 48 ans, dans une nouvelle aventure. L’intérêt pour la pornographie lui est survenu au détour d’une conversation anodine. Ses interlocuteurs avaient montré une gêne à la simple évocation des mots « sexe » ou « pornographie ». Elle confie : « Je ne comprenais pas pourquoi quelque chose d’aussi banal que le sexe était tabou, et je me suis dit que je devrais m’y coller« .
Anciennement admirée pour son métier de cantatrice, sa reconversion professionnelle laisse quelque peu perplexe. Ce n’est pas pour autant qu’elle affiche une once de regret, bien au contraire ! Elle perçoit une passerelle entre sa vie passée et actuelle : « L’opéra parle d’amour : qui est jaloux, qui est trompé. Tout n’y est qu’émotion, et c’est la même chose dans le porno« , avant de conclure : « Je me sens bien dans ce que je fais car je sens que c’est utile« .
Produire un porno éthique et féministe
Depuis 7 ans, l’ex soprano a présenté pas moins de 80 productions pornos, tournées par ses soins ou ceux de producteurs associés. Ces mêmes réalisations pornos sont accessibles sur son site de streaming payant, depuis un an. L’ambiance se veut totalement différente des pornos disponibles sur X plateformes spécialisées. Arthouse Vienna propose des contenus pour adultes, où l’esthétique et la pornographique haut de gamme priment : cadres travaillés, jeux d’ombre, lumière au cordeau, réalisme des rapports sexuels, un réel travail érotique accompagne ses oeuvres.
La productrice veut se détacher des stigmatisations qui tournent autour de la cinématographie porno : » Je veux montrer une autre facette de la pornographie« . Ses propres oeuvres n’ont pas de script préalablement rédigé, les couples sont souvent authentiques, il n’y a pas de simulation des rapports, ils font véritablement l’amour et sans instruction. C’est guidés par leurs pulsions érotiques les plus intimes, qu’ils passent devant la caméra, qui ne se centre pas sur les parties génitales.
La réalisatrice démystifie les physiques hors normes des acteurs et actrices porno. Elle valorise tout type de corps dans le seul objectif d’inviter les spectateur à « vivre leur propre sexualité » et de cesser les comparaisons en termes de physique et de performance sexuelle. En plus d’offrir une vision réelle des corps, elle est très attentive au bien-être de ses acteurs et actrices et le consentement est une notion primordiale pour elle. Si ses films sont présentés au public, c’est avec l’accord de tous les comédiens. Sans quoi, ils ne verraient jamais le jour.
Adrineh Simonian, rejoint des réalisatrices comme Erika Lust, Anoushka et Ovidie, qui se sont déjà fait un nom dans l’industrie de niche qu’est le porno. Selon Lynn Comella, professeure en études de genre à l’Université de Nevada, ce marché ne fait que progresser depuis une bonne décennie.
La nouvelle vague du cinéma porno ne cesse de prendre de la hauteur.
A LIRE AUSSI
Sextember : le mois dans porno