Prendre un amant m’aiderait-il à assumer mes penchants bisexuels ?

La rédaction 12 août 2021

» La bisexualité est-elle courante dans nos sociétés ? J’en viens à me le demander car plus je vieillis, plus je me sens attiré par les hommes, jeunes ou moins jeunes, si possible bien membrés. J’ai eu plusieurs aventures (fellation réciproque, caresses, masturbation, rarement des pénétrations) mais, en même temps, les femmes continuent de m’attirer et de me satisfaire. Le problème est qu’après chaque rapport homosexuel, j’ai très honte de moi. Je suis pris de remords pendant deux à trois semaines et puis à nouveau, j’ai une pulsion très forte que je satisfais (avec plus ou moins de bonheur) avec un homme de rencontre. Dois-je prendre un véritable amant dont je serais très amoureux pour me stabiliser ? »

D’un point de vue anatomique

La bisexualité est quelque chose d’ambigu. Il y a tout d’abord ce que j’appellerais la « bisexualité vraie », c’est-à-dire un désir et des pulsions dirigés équitablement vers des partenaires des deux sexes. Dans les deux cas, le sujet mettra autant d’ardeur et aura autant de plaisir dans l’acte sexuel, mais cette forme de bisexualité est extrêmement rare.

Car si chacun d’entre nous renferme une dose de bisexualité, c’est à des degrés divers. Dans chacune de nos cellules, la différence sexuelle se caractérise par la présence d’un chromosome différent sur les 46 existants. Il s’agit du chromosome X chez l’homme, le chromosome Y chez la femme. À lui seul, il oriente le développement de l’œuf et ce moment capital intervient lorsque le cerveau est « sexué » par une imprégnation hormonale.

Cette phase très courte consiste en une sécrétion de testostérone dans les testicules du bébé mâle, qui va influencer l’hypothalamus pour générer un comportement masculin. Cette belle mécanique chimique connaît parfois des ratés. Il arrive par exemple, qu’un kyste de l’ovaire chez une mère, puisse provoquer une production anormale d’œstrogènes chez un bébé mâle. Ce dernier pourra ainsi recevoir, par imprégnation, pendant la période critique, une orientation féminine. Qu’en est-il de votre cas, aujourd’hui ?

D’un point de vue individuel

Nul ne peut le dire avec certitude. Quant à savoir si vous devez trouver un « amant » dont vous seriez amoureux, ce n’est pas non plus de mon ressort. À ce sujet, seul vous pouvez décider si cela vous satisferait. Je tiens tout de même à vous mettre en garde. Si vous vous lancez dans une aventure amoureuse avec un homme, qui lui serait au clair sur son orientation sexuelle, il serait mal venu de le prendre comme un « test », dans le but de vous éclairer sur la votre.

Tout ce que je peux dire, c’est que, si au cours de vos rêves érotiques et de vos masturbations, vous imaginez des hommes ou des garçons et que si, dans le même temps, vous vous sentez physiquement et affectivement attiré par quelqu’un de votre sexe ; alors il y a des chances pour que vous trouviez mieux la stabilité et votre épanouissement avec un homme plutôt qu’avec une femme.

Rassurez-vous, il n’y a aucune tare à cela. Tentez de percevoir vos envies amoureuses et sexuelles en fonction de ce qui vous fait du bien. Mettez de côté ces statuts qui guident nos penchants, comme si nous devions absolument définir notre orientation, et ce, de manière définitive.

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