L’ablation de la prostate est-elle toujours nécessaire ?

25 mars 2015

Voici deux réponses suite à la publication du courrier de Patrice « Hymne à la vie » [ndlr: interstron.ru n° 295, avril 2013, « Moi, lecteur d’Union »] au sujet du cancer de la prostate. Sachez que le dialogue reste ouvert, chers lecteurs.
La rédaction

A quelques détails près, j’ai connu le même parcours que ce monsieur en 2007. Personnellement, j’avais demandé l’opération à l’ancienne, c’est-à-dire l’ouverture totale, mais en demandant à mon chirurgien qu’on me garde les bandelettes érectiles. Grâce à lui, j’ai totalement retrouvé ma vie sexuelle. J’ai simplement suivi une longue rééducation : contractions du périnée tous les jours pendant deux ans, des exercices de masturbation et des piqûres dans la verge. Je me fais moi-même les piqûres et j’ai retrouvé des érections normales pour les relations sexuelles ou la masturbation. Je n’éjacule plus vraiment mais j’ai tout de même des sensations très agréables. Bref, je revis !
Charles, 80 ans, retraité, Paris
Bonjour. J’ai lu avec un grand intérêt le courrier de Patrice qui s’était fait opérer de la prostate. Ce lecteur était en pleine détresse à cause de son manque total de sexualité et je le comprends bien : je suis concerné par ce problème. Cette personne se retrouve comme la plupart après l’opération, sans aucune possibilité de sexualité normale. Bien sûr, il y a les médicaments et les piqûres, mais moralement, c’est très dur. De plus, il est certain que certains chirurgiens ne font pas dans la dentelle… Lors d’une visite dans une clinique d’Angers pour un souci de calculs dans la vessie, je me suis vu directement conseiller la chose suivante : étant donné mon âge (63 ans) et ce problème de calculs, il aurait apparemment été « normal » de procéder à l’ablation de ma prostate en même temps que l’opération pour les calculs ! Il m’a expliqué que cette ablation n’était rien qu’une intervention banale et que le fait de ne plus avoir d’érection à 60 ans était courant. Ensuite, il m’a demandé ma carte de mutuelle et m’a dit texto : « Pour voir ce qu’on peut vous faire comme tarif sans que vous y soyez trop de votre poche… » Un vrai marchand de tapis ! Je me suis adressé en urologie à l’hôpital pour un deuxième avis et là, un tout autre dialogue s’est établi. On m’a tout expliqué, et beaucoup mieux, et on m’a demandé si ma sexualité était importante. Bien sûr que oui ! Les solutions proposées m’ont vraiment épaté, en plus du côté humain du chirurgien… Plus rien à voir avec le discours : « Il faut tout enlever… La sexualité, on s’en moque etc. » On m’a proposé de me l’ôter par voie naturelle sans toucher au système nerveux qui commande l’érection. On m’a également parlé de l’Urolift que vous avez mentionné dans vos rubriques santé. Malheureusement, cette option a été écartée par la CPAM… Sans doute préfèrent-ils la boucherie à un système moins traumatisant. Aujourd’hui, après élimination du calcul, je suis toujours suivi par le même chirurgien avec un traitement de 4 mois de Combordart. Pour le moment j’ai récupéré une miction normale. Et si demain on devait me trouver un taux de PSA énorme, je ne me précipiterais pas non plus sur l’opération ! Moralité : il ne faut pas s’alarmer trop vite à cause du cancer et faire le saut de l’ablation à la légère. Merci à vous pour vos rubriques médicales.
Dan, Internet


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