Chili : Vers la dépénalisation de l’avortement
4 août 2017Une victoire historique pour les féministes chiliennes.
L’avortement approuvé dans trois cas
Le Parlement Chilien a approuvé mercredi un projet de loi de dépénalisation de l’avortement thérapeutique, qui autorise une intervention médicale en cas de viol, de danger pour la vie de la mère ou de non viabilité du fœtus. Une décision contestée par l’opposition (conservateurs) qui a demandé que le texte soit soumis au Tribunal Constitutionnel avant d’être promulgué. Celui-ci doit se prononcer sur la recevabilité du recours le 8 août prochain et il aura 10 jours pour rendre sa décision. C’est une véritable course contre la montre qui commence pour les défenseurs du droit des femmes quand on sait que le futur président du Tribunal Constitutionnel Ivan Arostica, qui prendra ses fonctions le 30 août, est fermement opposé à la légalisation de l’IVG.
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« Nous récupérons un droit fondamental »
Le Sénat a approuvé par 22 voix contre 13 un texte établi par une commission mixte en chargé d’établir une version acceptable par les deux chambres. Le vote a été salué par les parlementaires du camp présidentiel, les ministres et les associations favorables à cette mesure.
« Aujourd’hui, nous les femmes, récupérons un droit fondamental que nous n’aurions jamais dû perdre : décider quand vivre des moments douloureux » a réagi Michelle Bachelet, la présidente du Chili, sur son compte Twitter.
Hoy las mujeres recuperamos un derecho básico que nunca debimos perder: decidir cuando vivimos momentos de dolor.
— Michelle Bachelet ()
Selon une récente étude, , mais ils ne sont que 15% à se prononcer en faveur d’une légalisation totale de l’avortement. « Nous continuerons à écrire l’histoire par la lutte, pour la dignité des femmes, même si la droite s’oppose à la majorité » a déclaré Alejandro Guillier (Indépendant) sur Twitter.
Seguiremos haciendo historia en la lucha por la dignidad de las mujeres, aunque la derecha vaya contra la mayoría
— Alejandro Guillier ()
Le général Augusto Pinochet avait totalement interdit cette pratique en 1989, juste avant de quitter le pouvoir. Sous l’égide de l’Eglise catholique, le Chili ne permettait à aucune femme enceinte d’avorter. Mais 28 ans après, l’avortement est en passe d’être dépénalisé après deux ans de débats intenses. Jusqu’à présent, l’interruption volontaire de grossesse était répréhensible d’une peine allant de trois à cinq ans de prison.