La bisexualité, une situation mal reconnue ?

Nanou Redacteur 16 janvier 2022

Le Sénégal a refusé d’adopter une loi pénalisant les rapports bisexuels/homosexuels. Est-ce une si bonne nouvelle ? Retour sur une condition encore taboue.

Lambert Wilson, Cara Delevingne ou encore Lady Gaga partagent un point commun. Lequel ? Leur bisexualité.

Une condition mal reconnue

Lambert Wilson révélait en 2016 sa bisexualité. Son orientation sexuelle a été la source de conflits au sein de sa famille, notamment avec son frère qu’il ne voit plus.

Cette situation s’avère être une réalité encore trop souvent vécue par les personnes bisexuelles.

Cela peut causer des problèmes familiaux  mais également légaux. Ce 5 janvier 2022, au Sénégal, la loi visant à punir davantage les personnes bisexuelles/homosexuelles n’a pas été adoptée.

Victoire ? Non, car la raison invoquée pour ce refus était qu’il existe déjà une loi punissant les pratiques homosexuelles…

« sera puni d’un emprisonnement d’un à cinq ans et d’une amende de 100 000 à 1 500 000 francs CFA [de 152 à 2 286 euros] quiconque aura commis un acte impudique ou contre-nature avec un individu de son sexe ».

Un motif d’espoir

De plus en plus de personnalités publiques prennent la parole sur la bisexualité.

Lambert Wilson déclarait dans l’émission Le Divan : « Ce qui m’intéresse, c’est l’amour avec un grand A. Le détail du sexe, ce n’est pas intéressant. J’ai aimé des femmes, j’ai aimé des hommes… C’est du détail ça. Ce qui compte, c’est l’amour avec un grand A. C’est les êtres que l’on rencontre« .

Plus récemment, le fils de Superman sera bisexuel. Ainsi comme l’affirme son auteur « Le symbole de Superman a toujours été l’espoir, la vérité et la justice. Aujourd’hui, ce symbole est quelque chose de plus (et) davantage de gens peuvent se reconnaître dans le super-héros le plus puissant de la bande dessinée ». Les comics et leurs adaptation ont de tous temps œuvré dans ce sens. DC Comics révélait qu’un des , fidèle acolyte de Batman était bisexuel. Une révélation pas si surprenante car on voyait déjà l’attirance de Robin pour les hommes dans le film Batman de 1966.

En 1948, le sexologue Alfred Kinsey publiait son échelle permettant de classer les individus non pas en deux (homo/hétéro) mais en sept catégories :

  1. Exclusivement hétérosexuel(le)
  2. Prédominance hétérosexuelle, expérience homosexuelle
  3. Prédominance hétérosexuelle, occasionnellement homosexuel(le)
  4. Bisexuel sans préférence
  5. Prédominance homosexuelle, occasionnellement hétérosexuel(le)
  6. Prédominance homosexuelle, expérience hétérosexuelle
  7. Exclusivement homosexuel(le)

Cette décomposition avait permis à l’époque de se rendre compte que les personnes ayant eu des rapports avec les deux sexes étaient beaucoup plus nombreuses que prévues. Aujourd’hui, cette expérience semble obsolète avec les identités de genre et a subi quelques controverses (elle ne prenait pas en compte les sentiments ou les personnes qui fantasment sans passer à l’acte).

Toutefois, à son époque, elle avait permis une réévaluation de la sexualité, considérée alors comme exclusivement binaire.

D’autres études et classifications sexuelles ont vu le jour depuis comme celle de Fritz Klein (un modèle de questionnaire) ou celle de Rommel Mendès-Leite (qui distingue huit types de bisexualité).

Les lignes autour de l’épanouissement sexuel ne cessent de bouger au fil du temps, et ces prises de paroles de la part de personnes publiques pourraient jouer un grand rôle dans une acceptation à grande échelle !

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