Fashion : Gucci et son défilé pro-choix
4 juin 2019Les récents événements politiques ont influencé le secteur de la mode, et on dit oui !
À l’occasion de sa collection Croisière 2020 qui a eu lieu à Rome le 28 mai, la maison Gucci a voulu sensibiliser son public au débat sur le droit à l’avortement qui fait actuellement rage.. Alessandro Michele, le directeur créatif de la marque a fait défiler ses mannequins dans des pièces associées aux mouvements pro-choix, ne laissant aucun doute sur le positionnement de la marque.
Promouvoir la liberté des femmes
« Aucune loi ne devrait dire à quiconque ce qu’il faut faire ou ne pas faire quand il s’agit de faire des choix très personnels », a déclaré le créateur avant le défilé où les pièces engagées se sont succédées.
Alessandro Michele a d’abord rendu hommage au jour où l’avortement est devenu légal à Rome, le 22 mai 1978, en brodant la date sur une tenue.
Le slogan féministe des années 70 « Mon corps, mon choix », était également brodé sur le dos d’une veste violette.
La pièce maîtresse du défilé est une petite robe de soirée beige drapée. La robe et son utérus de sequin rouge orné de perles et de paillettes a fait le tour des réseaux sociaux. Selon la marque, « cette pièce reflète la vision continue de liberté, d’égalité et d’expression de soi du directeur créatif. »
Certains vêtements pour hommes avaient également des slogans féministe pour sensibiliser davantage les hommes sur la question.
Si cette année, Gucci a décidé de mettre à l’honneur la femme et son émancipation, ce n’est pas la première fois que la marque s’engage politiquement. Depuis six ans, l’entreprise italienne de luxe défend l’égalité des sexes et prône la liberté des femmes avec son organisation Chime for Change.
« Depuis la création de Chime For Change en 2013 – la campagne mondiale qui représente et défend l’égalité des sexes – Gucci s’est depuis longtemps engagée envers les femmes et les filles en finançant des projets dans le monde entier visant à soutenir les droits sexuels et reproductifs, la santé maternelle et la liberté de choix individuel. »
Le défilé était entièrement consacré à la liberté, à l’expression de soi et à l’égalité des sexes en écho avec le recul du droit fondamental qu’est l’avortement.
Un reflet du climat sociétal actuel
L’Alabama par exemple a promulgué le 15 mai le texte le plus répressif des États-Unis, en assimilant l’avortement à un homicide au bout de 6 semaines de grossesse, passible de 10 à 99 ans de prison, même en cas d’inceste ou de viol. Dans d’autres pays du monde, l’avortement est de plus en plus remis en cause ; une vraie régression pour les droits des femmes.
« C’est incroyable qu’il y ait encore des gens dans le monde qui croient pouvoir contrôler le corps d’une femme, le choix d’une femme », a fait remarquer Alessandro Michele. « Je serais toujours du côté de la liberté individuelle, toujours. »
(Photo à la une : )
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