Confidences d’un sexologue [2/3]

Antoine 27 mai 2015

Quels sont les secrets du couple heureux ? Le polyamour existe-t-il vraiment ? Le point G est-il juste une mode ? Autant de questions que nous avons posées au célèbre amourologue, Gérard Leleu. Entretien fleuve en trois épisodes [2/3].

interstron.ru : On sent une tension entre deux genres littéraires dans votre … Sexologie ou autobiographie ?

Gérard Leleu : Les éditeurs ne m’avaient pas prévenu et mes deux livres sont sortis le même jour. C’est une catastrophe, mais j’ai tout de suite senti que les journalistes n’allaient m’interroger que sur « Il n’y a pas d’âge pour s’aimer ». D’ailleurs, je vais en parler sur Europe n°1 cet après-midi. D’ailleurs le succès est entièrement sur cet ouvrage. Il marche beaucoup mieux. Personne ne s’intéresse aux « Confidences d’une sexologue ». Je renie un peu ce livre qui m’a été imposé par mon éditeur. Malheureusement, j’avais déjà signé et perçu un à-valoir, j’étais engagé. Mais il faut comprendre qu’initialement, j’avais là 450 pages d’autobiographie ! Beaucoup plus que ce que vous pouvez lire dans l’édition qui est sortie. Ça allait de ma naissance, jusqu’à ma mort… Enfin j’en approche, disons. Eux, ils voulaient du croustillant, de la sexologie de voyeur et ils m’ont tordu le bras en quelque sorte. Mais j’aurai ma revanche, car tout ce qui n’est pas dans cet ouvrage, je le mettrai dans un prochain livre. Je peux même vous donner l’idée : je vais imaginer que je traverse une Near Death Experience (NDE), vous savez quand on meurt pendant quelques instants et qu’on va au bout du couloir de lumière… Je vais aller rencontrer mes parents au paradis, puis revenir. J’appelle cela mes mémoires d’outre-Terre.

Transformer une mauvaise situation en bonne situation, vous appelez cela une « opération alchimique » dans votre ouvrage. Pouvez-nous nous expliquer cette théorie ?

L’alchimie, c’est quelque chose qui permet de dépasser la douleur. Face à l’adversité, il y a deux comportements antagonistes à adopter. Soit on est pessimiste, on se plaint, on se lamente… Ce qui n’est pas marrant, ni pour soi, ni pour son entourage. Soit on transforme la douleur en un événement qui a du sens et on se dit « dans cette souffrance, j’ai quelque chose à apprendre. » Par exemple, on peut essayer d’apprendre à ne plus être jaloux. Il ne faut pas se complaire dans le calvaire, c’est simplement du masochisme. Cessons de nous voir comme des victimes du destin. Ce qui nous fait mal, c’est ce qui débusque notre part d’ombre : la possessivité ou le manque d’estime de soi, par exemple. Ce qui me fait mal, c’est ma blessure, pas celui ou celle avec qui je partage ma vie. Si on décide de cesser de souffrir, on peut remplacer la douleur par l’amour et la tolérance.

La vie à deux nous met sans cesse à l’épreuve. Ce n’est pas facile. Initialement, on choisit quelqu’un pour panser nos blessures profondes qui remontent parfois à l’enfance. Cependant, au fil du temps, cette personne peut aussi nous blesser. Mais l’autre ne cause pas forcément cette souffrance, elle ou il nous révèle simplement notre part d’ombre. Dans un couple quand quelque chose ne fonctionne pas, on se dit spontanément que c’est l’autre qui devrait changer. Pourtant, c’est parfois à nous de changer. C’est pourquoi j’estime que le secret du couple heureux consiste à faire de la relation amoureuse un chemin initiatique afin de nous améliorer et d’agrandir notre part de lumière… Pour combattre notre part d’ombre.

[Suite et fin de notre interview fleuve demain!]

Confidences


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