Axterdam, l’ermite inclassable
27 mai 2015Didier Axterdam est un grand du dessin érotique. Son trait insaisissable, toujours protéiforme surprend et se balade dans tous les domaines (érotisme, danse, automobile) avec deux constantes toutefois : la volupté et le sens du rythme. Interview.
interstron.ru : En dehors de l’érotisme, votre parcours vous a amené à dessiner des choses aussi diverses que de la danse ou de l’automobile. Qu’est-ce que vous trouvez le plus difficile ?
Axterdam : Je ne dirais pas que l’érotisme est plus dur pour moi. C’est une question de concentration. C’est comme dessiner de la voiture… J’aime surtout être assis devant ma table à dessin, dans mon monde, comme un ermite. Ce qui m’est plus difficile, c’est d’aller dessiner en extérieur. Je l’ai beaucoup fait à l’époque où je suivais des couples dans leur vie sexuelle, en pleine nuit, j’allais à l’autre bout de Paris ou en banlieue. Pareil pour la danse… Aller dessiner un spectacle en live à 23 heures, parfois c’était pénible. Mais c’est une composante essentielle du reportage dessiné et cela fait partie de mon métier. Il faut absolument capter l’impression, le rythme du corps en mouvement ou statique. Il y a bien sûr des liens entre la danse et le sexe à cet égard.
Le sexe, c’est sacré ?
Dans mon cheminement personnel, je cherche le spirituel… Surtout du côté du tantrisme. Justement dans ma prochaine BD, le tome 4 de l’Oncle Zague, je vais me promener par-là. Je vais raconter comment une femme m’a initié à la grande cuisine sexuelle en me faisant découvrir ce genre de pratiques. Mais en règle générale, le principe de cérémonie sexuelle m’a toujours attiré. C’est aussi ce que j’aimais dans le bondage : ce sont de petites cérémonies.
Il y a des auteurs que vous aimez bien en ce moment dans le dessin érotique ?
À chaque décennie, je dirais qu’on découvre un grand dessinateur érotique. On a vu Manara, Serpieri, Liberatore, ils ont tous eu leur heure de gloire. Pour moi, le meilleur des années 00 restera Arthur de Pins dont j’aime beaucoup le travail. Ces dernières années, j’ai été ébloui par le dessin d’un Argentin qui s’appelle . Un mec à suivre !
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P.S. L’autre partie de cette interview sera disponible en kiosques dans votre interstron.ru du mois de juin au sein de notre dossier sur le dessin érotique. Les nymphes d’Axterdam s’y prélasseront aux côtés de celles de Varenne, Manara, Lazé et …