Le sexe sans désir en hausse en Suisse
10 septembre 2018En Suisse plus d’une jeune femme sur deux a déjà fait l’amour sans en éprouver l’envie. Les jeunes hommes sont un quart.
Alors qu’en Suisse , une étude de la Tribune de Genève permet de quantifier la prévalence de rapports consentis mais non désirés chez les jeunes de 24 à 26 ans. Les raisons pour lesquelles les jeunes gens couchent « malgré tout » sont les suivantes :
– pour garder une bonne relation (40%),
– par amour (aussi 40%),
– pour ne pas décevoir les attentes du partenaire (32,5%)
– et pour faire plaisir (30%).
Pour les femmes interrogées, il n’est pas question de trop refuser les rapports sexuels, de peur de perdre l’équilibre du couple. Une minorité d’entre elles s’exécutent de peur de représailles.
La disparité des attentes entre hommes et femmes est importante selon Maïa Mazaurette :
le désir masculin est toujours considéré comme de niveau normal quand le désir féminin est considéré comme faible.
Mais si les femmes n’ont pas envie, ce n’est pas « uniquement » de leur faute.
Les hommes, une part de responsabilité ?
Être désirable et rendre le sexe désirable est aussi un moyen de s’assurer d’un consentement enthousiaste de son partenaire ! Surprendre pour être désirable c’est « passer par le changement de contexte pour attirer l’attention de l’autre », note la neurobiologiste Lucy Vincent. Il est possible par exemple de modifier ses “sensorialités” en changeant de parfum…
Au terme d’environ trois ans, la période passionnelle retombe. Et ce qui attire, c’est la nouveauté
affirme Lucy Vincent. À la fin de la période d’amour fou, la phase d’aveuglement qui existe physiologiquement dans le cerveau s’achève. Nos yeux, auparavant absorbés par l’autre, « se tournent de nouveau vers le monde extérieur ».
Une Suissesse sur 10 prête à monnayer un acte
5% des jeunes femmes Suisses ont accepté au moins une fois de l’argent ou des cadeaux en échange de faveurs sexuelles*. Une Suissesse sur dix n’exclut pas de le faire un jour…
Pour rappel, la Suisse est l’un des pays les plus libéraux en matière de prostitution : l’offre et la consommation de services sexuels rémunérés sont autorisées, de même que la prostitution de rue et les maisons closes.
Une autre façon de pratiquer une sexualité consentante mais sans nécessairement de désir pour l’autre.
*D’après le sondage 20minutes (2017) Suisse
(Image à la une : Getty Images)