La cérémonie
17 septembre 2015Betty a enfilé sa plus belle cuirasse fétichiste. Elle est très à l’aise avec son corps et sait exactement ce qu’elle veut. Son soumis, lui, se trouve exactement dans la position inverse. Les yeux bandés, il attends les ordre se sa Domina bien-aimée. Il ne va pas être déçu. La cérémonie peut commencer.
Pour bien commencer la séance, j’ai fait patienter mon soumis pendant un bon gros quart d’heure. Il allait devoir attendre son tour tandis que je me délecterais de ce délicieux raisin que j’achète au marché le matin. La fraîcheur du fruit cédant sous ma dent et son jus coulant sur ma langue avaient pour effet de me calmer les nerfs, mais l’amertume des pépins m’a tout à coup rendue irritable. Il allait falloir que je me défoule…
Mon soumis était justement en train de poireauter à côté de moi. Qu’est-ce que j’allais en faire, de celui-là? J’avais bien ma petite idée sur la question. Il allait en baver. J’ai claqué dans mes mains une fois. C’était le signal pour qu’il se mette nu comme un ver. À poil la piétaille ! Le fantassin a eu le bon sens de ne pas jouer à la désobéissante avec sa maîtresse.
Malheureusement pour le mignon, il n’y avait pas de bon point avec sa maîtresse, que des mauvais! C’était l’heure de la punition qui avait sonné.
La cérémonie allait commencer.
Je l’ai détaillé du regard. Comme il était ridicule, planté, les bras ballants! Son sexe flasque me faisait plus pitié qu’envie. Il méritait seulement le traitement que l’on réserve aux objets. Finalement, j’allais encore attendre avant de le déguster… Je l’aurais bien mis dans un coin pour le laisser moisir… Et aussi, lui flanquer quelques tapes de temps à autre. Il faut bien battre la viande pour qu’elle soit tendre, c’est mon oncle qui me l’a appris quand j’étais encore enfant. Il travaillait dans un abattoir, alors il s’y connaissait bien.
Des tas d’images folles me passaient par la tête : des scènes pleines de bestialité et d’amour. J’aurais voulu qu’un loup lèche goulûment mon soumis pendant que j’aurais fait des bouclettes à son pelage soyeux. Je l’aurais caressé avec affection, tandis que mon homme-objet aurait frémi de se faire dévorer vivant. Son souffle court aurait formé des petits nuages dans l’air froid de ce matin d’hiver. Son visage aurait été déformé par un rictus d’horreur et de jubilation. Ensuite, j’aurais moi aussi pu passer ma langue gourmande sur ce repas chaud en me triturant le clitoris, sous le regard plein d’envie du loup, bel assassin, si docile devant sa maîtresse. Puis, j’aurais profité un peu de cette bouche restée ouverte en y frottant d’avant en arrière mon vagin luisant, dans une danse macabre digne des pires orgies sataniques… Jusqu’à la jouissance qui ne viendrait que lentement et avec des pensées toujours pires.
J’aurais voulu qu’il souffle de plus en plus fort sous moi, qu’il étouffe presque dans un râle fétide et faible. Il aurait bandé à s’en rompre le manche, Enfin, il aurait glissé son bâton d’une rigidité inquiétante dans ma fente, puis dans mon cul, quand j’en aurais décidé ainsi. Sans y penser, toute à mes scénarios lucifériens, j’ai recommencé à picorer du raisin et, de nouveau, j’ai croqué en plein dans un pépin. Ce qui, bien sûr, m’a replongée dans une méchante humeur !
Je me suis levée et je me suis approchée de ce misérable aux yeux bandés qui attendait son heure. Il était si inférieur à celui que j’aurais aimé vampiriser dans mes rêves les plus noirs ! Je me suis assurée qu’il était entièrement à ma merci, qu’il ne pouvait absolument rien voir. J’en ai connu, des petites lopes qui essayaient de glisser un œil sous le bâillon, histoire de relâcher un peu la pression en se faisant une idée de ce qui allait suivre. Mais pas celle-là, oh non! Elle avait été bien dressée. Probablement par une femme forte. J’ai coincé son menton entre mon pouce et mon index pour lui mettre la tête bien droite. Il s’agissait de se tenir correctement maintenant. Chaque écart, chaque mollesse, chaque maladresse se traduiraient par une réprimande.
Je me suis amusée à le chahuter. Je l’ai poussé. Il a trébuché comme un pantin stupide. “Redresse-toi ! – Oui maîtresse. – Pardon?! – Pardon maîtresse…”, a- t-il bafouillé. C’était mieux comme ça, mais pas assez. Il a eu droit à une claque sur les bourses. Non mais! Le plus lamentable, c’était le plaisir qu’il avait l’air de prendre à se faire maltraiter de la sorte. J’ai poussé le vice en le pinçant un peu partout, sans qu’il puisse savoir à l’avance où ça allait tomber. J’ai surtout insisté sur un de ses tétons, c’est le genre de choses qu’affectionnent les petites soumises de son espèce. J’ai serré bien fort, qu’il sache au fond de sa chair qui était sa maîtresse. La viande a une mémoire, il ne faut pas hésiter à la solliciter. Je pouvais humer sa crainte. L’odeur de sa sueur avait pris une tonalité particulière. Plus aigre. Ce n’était plus qu’une poupée désarticulée, terrorisée et sans autre volonté que celle de jouir sous les assauts répétés de sa Domina. Répugnant ! Tout allait trop vite. Ma lopette avait été trop touchée en trop peu de temps. À présent, il allait devoir satisfaire sa maîtresse… Il fallait restaurer la discipline.
J’ai donné des ordres à mon soumis: “Enfile un collant et fais-moi la lecture.” Il a choisi une page au hasard dans le dernier numéro de mon magazine préféré. La première histoire racontait justement un dressage. Le récit me chauffait trop, je suis remontée sur le canapé pour caresser ma petite chatte à mon aise. Il avait été assez obéissant pour mériter que je lui accorde une récompense. J’ai frôlé sa queue raide du bout du pied. Gentil chien-chien, gentil.
L’atmosphère se faisait plus sensuelle, ma minette coulait abondamment sur le velours râpé du canapé. J’ai joui en couinant sans retenue.
J’ai soudain eu envie de reproduire une partie du fantasme que j’avais échafaudé au début de notre cérémonie rituelle. J’ai pris place sur son visage. J’avais faim de me faire bouffer. J’ai décollé une deuxième fois sous les coups de langue spasmodiques du soumis qui cherchait à reprendre son souffle tout en s’appliquant à plaire à sa Domina. J’ai balancé une bonne claque sur sa queue insolente, histoire de le maintenir dans cet état d’incertitude propice à la soumission extrême. Mais il avait bien dû comprendre qu’il m’avait fait jouir… Je sentais sa fierté transpirer sous mes gouttes de mouille.
Pour le punir, je l’ai privé immédiatement de son jouet préféré : la fente de sa maîtresse. J’ai repris ma place sur le canapé pour atteindre une troisième fois ce joli plateau d’amour sur lequel je viens me reposer dès que je le peux: l’orgasme. J’ai appuyé plus fort sur mon bouton.
Le soumis était toujours par terre. Le fait qu’il m’observe me plaisait. Il s’est branlé sans même me demander la permission. Je l’ai laissé s’exécuter. Je n’avais plus la volonté nécessaire pour le brimer, j’avais juste envie de jouir encore et encore, comme une machine. J’ai soudain senti une grande lumière enfler dans mon ventre. J’étais un phare de bonheur dans une nuit de tempête.
Du coin de l’œil, j’ai juste eu le temps d’apercevoir l’homme-objet cracher ses trois tristes gouttes de semence, tandis que la fleur de ma jouissance enflait avec une brutalité de bête sauvage dans tous mes membres. Même ma nuque est restée raide sous le choc de cette onde de plaisir. J’étais comme électrocutée.
Dès que ma fièvre est redescendue, j’ai baissé les yeux vers ma pauvre loque de viande affalée sur le tapis. Il n’osait pas bouger ou n’en avait plus la force. Je me suis penchée en avant et je lui ai retiré sa production. J’ai pris le sperme sur le bout du doigt et je l’ai étalé sur sa paire de collants déchirée. J’ai même goûté pour en avoir le cœur net… Pas de doute: cela n’avait aucune saveur. Bien sûr, je n’étais pas très étonnée, venant d’un homme-objet, qu’aurais-je bien pu en attendre ?
Comme à chaque fin de séance, j’ai pris une petite douche pendant que mon soumis patientait sur le sol, à sa juste place.