La capote certifiée végane
22 septembre 2017Baisez-vous éthique et responsable ? Savez-vous ce que contiennent les capotes que vous utilisez pourtant au niveau le plus intime de votre personne ? Probablement pas. C’est ce à quoi entend remédier une fabricante helvète.
La capote végane : c’est une blague ? Ou alors, un coup marketing sans fondement ? Et bien non, c’est très sérieux et il y a une vraie demande de la part du public qui consomme de plus en plus de produits biologiques, éthiques et responsables. Pour en parler, nous avons interviewé la fondatrice de Green Condom Club, une Suissesse qui a de la suite dans les idées : Gabrielle Lods.
Alors comme ça, il y a des capotes pour les véganes… Mais pourquoi ?
Il y a en fait des dérivés de la protéine du lait (la caséine) dans les préservatifs du commerce. Ce produit est utilisé pour rendre le préservatif plus souple. Le latex est issu de l’hévéa, comme chacun sait, et quand il est collecté, il est visqueux. Initialement, il ne présente donc pas les configurations optimales pour fabriquer des préservatifs qui doivent être fins, mais également très résistants. Par ailleurs, les prophylactiques non-véganes sont testés sur les animaux : on découpe une petite parcelle de peau sur un cobaye et on glisse un morceau de préservatif en dessous pour observer d’éventuelles réactions allergiques. Par ailleurs, tout comme dans le marché des produits intimes (les protections hygiéniques, notamment), il est très difficile d’obtenir des informations sur la composition chimique du préservatif. On ne sait donc pas ce que l’on met en contact avec notre corps. Le grand problème, actuellement, c’est qu’il est très difficile de trouver des usines qui fournissent la composition en toute transparence. Personnellement, j’ai dû aller jusque dans le Nord de la Chine pour dénicher la perle rare… J’aurais préféré faire du local, mais c’est impossible, ça n’existe pas. Là-bas, l’usine est neuve et impeccable. Ils me donnent entièrement satisfaction et il n’y a aucune opacité. Cela me permet de produire des préservatifs qui ont reçu la certification du label Végane, qui sont de haute qualité en accord avec toutes les normes en vigueur (c’est la même usine qui fabrique des préservatifs pour l’Organisation Mondiale de la Santé) et qui ne sentent pratiquement rien. Je peux donc garantir que je commercialise des produits non-toxiques. Par ailleurs, il a été constaté que certaines personnes se croyant allergiques au latex étaient en fait allergiques aux produits utilisés pour le transformer… Je leur conseille d’essayer de frotter un de mes préservatifs sur leur bras pour voir s’ils sont vraiment allergiques au latex.
Vous êtes très renseignée d’un point de vue technique, quel est votre parcours ?
J’ai fait un Bachelor dans le génie chimique et j’ai une double casquette gestion. J’ai toujours travaillé dans le développement durable dans les grands groupes, comme Toyota. Ensuite, j’ai vendu des couches lavables pour les enfants et des coupes menstruelles. Puis, en discutant avec des amis à Berlin, un soir, nous avons réalisé qu’entre le travail effectué par les marques éthiques sur les tampons et les produits de beauté, on se préoccupait assez peu des hommes finalement. C’est tombé sous le sens : et les préservatifs alors ? Je me suis lancée sur le marché en travaillant avec la marque Glyde et finalement, je suis allée au bout de la logique avec mon propre service de vente en ligne : Green Condom Club, envoi dans le monde entier frais de port inclus dans le prix de vente, 4,90 € les trois préservatifs, 12,90 € les dix. Pour les afficionados, j’ai même une offre d’abonnement. Cette démarche fait de Green Condom Club la seule marque européenne de préservatifs véganes qui fournisse au consommateur toute la composition de ses produits, car les fabricants n’ont pas d’obligation légale à le faire.
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