Une bonne grande respiration !
11 juin 2015Vous êtes en apnée ? Votre partenaire vous semble lointain(e) ? Il se pourrait que votre souffle soit bloqué. Reprenez le temps de respirer, d’inspirer à fond et de souffler un bon coup. La sexothérapeute Nathalie Giraud vous donne tous ses petits trucs pour vous reconnecter.
Comme on l’apprend dans le Tao, le souffle est la plus grande clé qui soit pour entretenir une bonne santé en général et une bonne santé sexuelle en particulier. L’idée est en réalité très simple : quand on respire mieux, on se porte mieux. Il s’agit d’une pratique élaborée il y a plus de 6000 ans et qui vise à équilibrer nos énergies par le souffle.
Écoutez-vous
Vous devez tout d’abord établir une sorte de diagnostic de vos besoins. , la sexothérapeute le dit très bien : « Il faut prendre conscience de son propre souffle, s’écouter respirer. Suis-je oppressé ? Suis-je enfermé ? Mon souffle me dit si je vais bien, si je suis capable d’aller bien. » Donnez-vous trop ? Prenez-vous assez ? Selon la fondatrice de Piment rose, la réponse est en vous-même : « Sur l’inspire, je prends, sur l’expire, je donne. Il suffit de s’écouter pour savoir. Un petit truc, c’est d’observer sa propre manière d’accompagner le souffle. Suis–je capable d’avoir un soupir d’aise à l’expire ? Ou au contraire, suis-je haletant ? Suis-je capable d’oser un grand « aaah » de contentement ? Comment réagit mon corps à ma respiration ? Est-ce qu’en soufflant mon bassin bascule ? Est-ce que je gonfle ma poitrine ? Mes épaules remontent-elles assez ? Suis-je libre de mes mouvements ? » Cette exploration peut constituer une piste pour voir où on en est soi-même ou l’un vis-à-vis de l’autre, et ce pendant l’amour ou à n’importe quel moment de la journée.
Soufflez pour lâcher-prise
Quand le souffle est coupé, on est en apnée, au sens propre, comme au sens figuré et quand un couple va mal, il est en apnée, lui aussi « ou au moins, un des deux partenaires » nous dit Nathalie Giraud. « Il faut prendre garde à ne pas s’asphyxier. Il faut se laisser du temps et de la place pour continuer à respirer. C’est nécessaire. » Selon elle, il s’agit d’une clé vitale pour aérer nos relations et pour mieux ressentir le plaisir à nouveau. « Par le souffle, on arrive aussi à un meilleur lâcher-prise. C’est essentiel. Cette porte du plaisir est trop sous-estimée. »
Mieux souffler, c’est aussi réapprendre à vibrer. Manger, boire et dormir sont des choses essentielles, mais pour vivre pleinement, intensément, nous devons veiller à l’équilibre de notre énergie intérieure. « Votre partenaire est le soleil de votre vie, sa caresse vous réchauffe, son regard est doux. Il faut travailler sur soi et sur sa relation si on ne ressent plus cette interaction. L’autre n’est ni une poubelle, ni un paillasson, ni même une béquille et pour s’en rendre compte, pour vivre pleinement, il faut d’abord se recentrer sur soi et respirer pleinement. » conseille carrément de s’inspirer des nourrissons : « À cet âge-là, on ressent tout à fond, on goûte entièrement la vie à chaque instant. C’est cet état qu’il faut retrouver. Débarrassons-nous de nos carapaces ! »
C’est facile !
Pour retrouver cette fameuse connexion, rien de plus simple, il suffit d’essayer quelques exercices à la maison. Pendant l’amour, essayez pour commencer de vous caler sur le souffle de votre partenaire. Puis cherchez à faire monter ou descendre son excitation en mimant son souffle. C’est le même principe que pour la programmation neurolinguistique. Vous suggérez un rythme à l’autre. Vous reprenez le contrôle et recherchez alors un rapport apaisé, calme. Vous pouvez même vaincre l’éjaculation précoce de cette manière. De même, pour les femmes qui aimeraient s’exercer au lâcher-prise, travailler sur leur propre souffle constitue une porte d’entrée primordiale vers l’abandon de soi. Par le souffle on peut se reprogrammer, relâcher la pression avant de repartir de plus belle.
On peut le faire pendant une pénétration de face, assis par exemple. Tant pis si l’érection flanche pendant quelques instants, elle reviendra plus tard et ce sera encore meilleur. Tant pis, s’il y a moins de frictions. C’est un moment pour se reconnecter. Ce qui compte, c’est le transfert d’énergie…
Si, si essayez : j’inspire le plaisir par le sexe et je le renvoie vers mon partenaire par le cœur. Il ou elle renvoie le plaisir par son sexe et ainsi de suite. Vous construisez un cercle avec votre souffle. Le vagin pompe, se gonfle, se lubrifie… Le pénis peut se dégonfler ou se regonfler, peu importe. Il s’agit plus de tester vos énergies, de voir si elles circulent bien. N’oubliez pas : sur l’expire, je donne, sur l’inspire je prends. N’hésitez pas à accompagner le mouvement avec le bassin quand l’envie vous en prend.
Cet exercice peut aussi se pratiquer sans pénétration et en cuiller (l’homme derrière la femme) en respirant à l’unisson pour s’enlacer en se caressant, s’endormir ou seulement se détendre. « Cette sexualité de jeu, mais sans enjeu permet de se ressourcer. » Préconise notre sexothérapeute. « Expirer son air directement dans la bouche de l’autre, puis vice-versa peut aussi faire un exercice délicieux. Cela tourne juste assez la tête… Il ne faut pas non plus tomber dans les pommes, attention. Il faut juste s’octroyer le plaisir de tout ralentir, ça va et ça vient comme une vague. » Inspirant, non ? Allez, on essaie !