Les français restent fidèles à l’infidélité

Gwendoline Casamata 14 septembre 2024

Sujet délicat et souvent tabou, L’infidélité est un sujet d’importance. La comprendre permet d’appréhender les dynamiques contemporaines de notre société.

Certains la craignent quand d’autres l’acceptent… Certains y résistent ou encore la cachent… L’infidélité suscite bon nombre de questionnement et toute personne engagée dans une relation y pense un jour au cours de sa relation. Entre déception et amertume, découvrir l’infidélité ou réaliser qu’on a été trahi a souvent l’effet d’une bombe.

L’infidélité française en progression

Véritable sport national français, l’infidélité a le vent en poupe. Dans une récente étude Yougov menée pour Gleeden 42 % des Français admettent avoir déjà été infidèles. La plupart d’entre-eux sont même friands de relations extra-conjugales discrètes. 31%, soit plus d’un homme sur trois estime qu’ils pourraient être infidèles s’ils étaient sûrs que personne ne soit un jour au courant. 22% des Français disent même qu’il est impossible de rester fidèle toute sa vie. Rencontrer quelqu’un peut se faire en quelques clics via les applications de rencontres tel que Gleeden ou Tinder qui trouvent là un marché florissant. Certains surfent même sur cette tendance pour proposer des services destinés aux personnes adultères. Le site trouver un alibi se targue, par exemple, de fournir des alibis en béton pour couvrir les écarts des infidèles.

Et en matière d’infidélité les femmes ne sont pas les dernières. Grâce à cette nouvelle étude, on remarque que l’infidélité féminine est en hausse continue depuis ces 50 dernières années. En France, elles sont aujourd’hui 38% à avouer avoir déjà eu une aventure ou une incartade extra-conjugale. Bien qu’une différence reste notable en matière d’extra-conjugalité entre les deux sexes, on observe que l’écart se resserre ces dernières années. Les femmes restent néanmoins plus nombreuses que les hommes à croire en l’idéal d’une « fidélité éternelle » alors que les personnes de plus de 55 ans, avec l’expérience de la vie, croient au contraire le moins en la fidélité pour toujours.

Redéfinir les contours de l’infidélité

Mais où commence l’infidélité ? Pour certains, avoir des liaisons n’empêche pas de rester officiellement et même sentimentalement fidèles à la personne avec laquelle ils partagent leur vie. Le partenaire intermittent ne joue qu’un rôle occasionnel et de ce fait, l’infidèle ne se reconnait pas comme tel. Non coupable, il veille à ne pas se faire prendre et tire bénéfice de la situation. En France, 35% des hommes et 17% des femmes considèrent que c’est une bonne solution pour expérimenter des pratiques sexuelles que leur partenaire de souhaite pas essayer. Les conjoints de ce type d’infidèles préfèrent souvent ne rien savoir ou par laisser passer l’infidélité pour faire durer le couple.

On observe pourtant un certain consensus autour de l’idée que l’infidélité commence par un contact physique avec une autre personne que son partenaire. Entretenir une relation sexuelle régulière ou exceptionnelle avec un ou une autre est, pour la majorité des français, considéré comme de l’adultère. Les Français s’accordent également sur le fait que les rapports buccaux- génitaux constituent un acte de tromperie. Il semblerait que Damso se méprenne lorsqu’il écrit dans l’une de ses chansons « s’faire sucer c’est pas tromper ».

Quelle que soit la manière dont on en prend connaissance, l’infidélité génère toujours une grande souffrance chez l’autre. Blessure d’amour propre, elle suscite chez celui qui sen sent la victime des sentiments contradictoires de colère, mais également de honte. De son côté, sous le poids de la condamnation l’infidèle peine souvent à expliquer ce qu’il s’est passé. Dans son ouvrage, Caroline Kruse, thérapeute de couple affirme que l’infidélité constitue une signal d’alarme assez efficace. Couteux, il n’en demeure pas moins profitable. S’il aurait mieux valu parler de ce qui n’allait pas avant de le signifier par un passage à l’acte, la tromperie permet cependant d’amorcer une conversation. D’après la thérapeute, tous les couples qui ont surmonté cette épreuve le disent :  « jamais depuis longtemps, depuis leur rencontre parfois, ils ne s’étaient autant parlé avec autant d’intimité et ne s’étaient sentis aussi proche l’un de l’autre ». Il n’est pas rare que l’infidèle, soulagé au fond d’être découvert, fasse tout pour reconquérir son partenaire. Pas rare non plus que le conjoint, de son côté, se laisse prendre au jeu renouvelé de la séduction.

Pour déjouer l’infidélité, des nouvelles formes de relations non monogames se développent. A l’heure du polyamour et de l’adultère décomplexé, 26% des français admettent ne pas croire en la monogamie sur du long terme. D’après l’étude de Yougov et Gleeden, les Français sont d’ailleurs les européens qui ont le plus expérimenté ces relations non-exclusives. Ils sont 18% à avoir déjà été dans ce type de relation tandis que 13% se disent intéressés. Il semblerait donc que l’infidélité a encore de beaux jours devant elle.

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