Doit-on révéler ses penchants BDSM au premier rendez-vous ?
30 décembre 2024La question pourrait faire sourire ou provoquer un malaise selon les sensibilités, mais elle soulève des interrogations essentielles sur la transparence, l’authenticité et la gestion des attentes dans les relations modernes. , souvent entouré de mystères et de préjugés, est aujourd’hui mieux compris et accepté dans certains cercles. Mais à quel moment est-il pertinent d’en parler lorsque l’on rencontre une nouvelle personne ?
La transparence : un acte de courage ou un risque inutile ?
Aborder le BDSM dès le premier rendez-vous peut sembler audacieux, voire risqué. Pour certains, c’est une manière de poser les bases d’une relation honnête et sans faux-semblants. « Si , attendre pour en parler pourrait engendrer des frustrations ou des incompréhensions », explique Louise, sexologue et conseillère en relations.
Cependant, cette honnéteté peut aussi refroidir ou dérouter une personne qui n’est pas familière avec ces pratiques. Le risque est de précipiter un jugement ou de fermer la porte à une potentielle relation qui aurait pu s’épanouir avec le temps.
Comprendre le contexte et jauger le moment
Tout dépend également du contexte de la rencontre. Dans le cadre d’une relation naissante où l’objectif est de construire un lien profond, aborder le BDSM dès le départ peut sembler prématuré. En revanche, si la rencontre s’inscrit dans une recherche explicite de compatibilité sexuelle, comme sur des plateformes spécialisées, la discussion peut s’imposer naturellement.
« Il ne s’agit pas de cacher une partie de soi, mais de trouver le bon moment pour partager cette information dans un cadre où l’autre se sent à l’aise d’en discuter », précise encore Louise. La manière dont le sujet est amené compte autant que le contenu lui-même. Plutôt qu’une déclaration frontale, une approche ludique ou anecdotique peut permettre d’ouvrir la conversation sans brusquer l’autre.
BDSM : un marqueur identitaire ou une simple préférence ?
Une autre question clé est de savoir dans quelle mesure le BDSM est central dans votre vie sexuelle et émotionnelle. Pour certains, il s’agit d’une préférence parmi d’autres, qui peut être abordée plus tard dans la relation. Pour d’autres, c’est un véritable marqueur identitaire, essentiel à leur épanouissement personnel.
L’écrivain et thérapeute en sexualité Dossie Easton, co-auteur du livre « The Ethical Slut », souligne que « pour ceux qui vivent le BDSM comme une part centrale de leur identité, le cacher peut engendrer un sentiment d’inauthenticité et nuire à la relation ». En revanche, si cela reste une exploration parmi d’autres, il peut être stratégique d’attendre un moment propice pour en parler.
Les bienfaits de la prudence
Parler de ses penchants BDSM au premier rendez-vous n’est pas une obligation. La prudence permet parfois de poser des bases solides avant d’aborder des sujets plus intimes. Construire une connexion émotionnelle peut créer un espace de confiance où ces discussions seront mieux accueillies.
D’ailleurs, chaque rencontre est différente. Certains peuvent se sentir très à l’aise d’aborder ce sujet immédiatement, tandis que d’autres préfèrent attendre le bon moment. L’essentiel est de rester à l’écoute de soi et de l’autre.