hommes et femmes divorcent pour des raisons différentes

Gwendoline Casamata 28 septembre 2024

On divorce, une phrase devenue banale tant les séparations sont aujourd’hui légion. Dans les pays occidentaux, les femmes demandent plus souvent le divorce.

En France, près d’une interstron.ru sur deux finit par un divorce. Et dans la grande majorité des cas, c’est la femme qui décide de la fin de la relation. Selon une étude de l’INSEE, les femmes de 30 à 50 ans sont à l’initiative de 75% des demandes de séparation. Mais quelles sont les raisons qui motivent cette décision ? Hommes et femmes divergent quant à la réponse et leurs motivations sont manifestement différentes.

Des attentes différentes entre les partenaires 

Concernant le mariage, les épouses ont d’avantages d’attentes que le conjoint, notamment en terme de communication et de soutien émotionnel. Les femmes recherchent une connexion et une intimité authentique et, pour nombre d’entre elles, ces attentes idéalisées au moment du mariage ne correspondent pas à la réalité. Gilza Fort-Martinez, une thérapeute de couple américaine spécialisée dans la résolution des conflits, apporte une explication à ce décalage. D’après elle, « les hommes sont généralement socialisés pour avoir une intelligence émotionnelle inférieure à celle des femmes ». Face à cette différence, les partenaires féminines contribuent, en grande partie, au travail émotionnel dans la relation. Elles peuvent ainsi se sentir démunies et plus investies que leur homologue masculin.

En revanche les hommes expriment des attentes d’avantages axés vers l’aspect pratique et matériel de la relation. Dans ce contexte culturel, certains hommes ressentent une pression importante pour être les principaux pourvoyeurs du ménage. Si des difficultés financières surviennent, cela peut générer chez eux un sentiment d’échec et dans certains cas mener au divorce.

La gestion du conflit au sein du mariage diffère également entre la gente féminine et masculine. Les femmes sont généralement plus enclines à aborder les problèmes, à chercher des solutions et à exprimer leurs émotions. Lorsque leur partenaire fait la sourde oreille, qu’elles ne se sentent plus écoutées et que toute tentative pour résoudre les conflits est réduite à néant, les femmes peuvent considérer le divorce comme une issue. Les hommes, quant à eux, ont tendance à éviter les affrontements directs. Ils préfèrent ignorer les conflits ou minimiser leur importance. Cette différence dans la gestion des conflits peut créer un fossé émotionnel et conduire à la fin de la relation lorsque la communication est rompue.

Concernant l’infidélité, les deux sexes s’accordent sur le divorce. Aujourd’hui, 30% des divorces ont pour cause, directement ou indirectement, une infidélité. Mais si vivre et assumer des aventures extraconjugales n’est plus un privilège du genre masculin, l’adultère est pardonné de façon inégale entre les hommes et les femmes. D’après un sondage réalité par Gleeden.com, 40% des femmes et 48% des hommes seraient prêts à pardonner les « écarts » de leur moitié. Les hommes seraient donc plus enclins à pardonner une infidélité.

Les motivations qui incitent à partir

Si les attentes diffèrent au sein du couple, elles divergent également sur les raisons qui motivent la séparation. Les hommes pourraient plus facilement partir pour une autre. Michelle Dayan, avocate spécialisée en droits de la famille, dans le podcast « Conversations avant la fin du monde », en fait d’ailleurs le constat : « Sur 30 ans d’exercice professionnel, j’ai une dizaine d’hommes dans ma clientèle qui sont partis sans qu’il n’y ait personne d’autre. Aujourd’hui, les hommes, pour partir, il faut qu’il y ait quelqu’un d’autre qui les accueille, ou en tout cas, quelqu’un d’autre qui leur donne la possibilité de quelque chose, mais pas partir comme ça, sans filet ».

Les femmes, quant à elles, veulent dans la séparation être aimées pour elles-mêmes. Elles sont en quête d’indépendance et d’épanouissement personnel. L’évolution du droit des femmes et l’accès à des opportunités professionnelles permet à la gente féminine d’envisager de nouvelles sources d’épanouissement en dehors du cadre conjugal. Selon une étude Insee de 2018, 70 % des femmes qui divorcent exercent une activité professionnelle.

La psychologue américaine Heidi Kar confirme que l’augmentation du divorce coïncide avec la libération des femmes« Seule ou avec des enfants à charge, il est extrêmement difficile pour les femmes de quitter un mariage à moins qu’elles n’aient un moyen de gagner de l’argent par elles-mêmes », explique cette spécialiste de la violence domestique. Malgré la difficulté, le divorce est envisagé lorsque le mariage est devenu un frein à leur épanouissement personnel.

Et pour cela, les femmes divorcées sont prêtes à payer le prix fort. Les ruptures entraînent des conséquences en cascade pour les femmes. Selon l’étude de l’Insee de 2018, 20% d’entre elles sombrent dans la précarité financière après un divorce, contre seulement 8 % des hommes. Le capital social est aussi endommagé et les femmes célibataires souffrent encore d’une représentation défavorable. La conseillère conjugale Caroline Kruse estime qu’avec des « copines qui voient les nouvelles célibataires sur le marché comme des concurrentes », et une société qui reproche à ces femmes de « n’avoir pas su garder leur mari », les femmes célibataires souffrent encore d’une image négative. 

Mais malgré un voyage qui s’annonce mouvementé, le divorce est parfois considéré nécessaire pour continuer d’avancer sur le chemin houleux de l’amour. Comprendre les divergences subsistant entre les hommes et les femmes, peut aider à mieux appréhender les dynamiques conjugales et à prévenir certains des problèmes qui mènent à la rupture.

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