Divorce : les femmes plus heureuses que les hommes ?

Le 23 janvier 2023, l’Insee réalisait un sondage concernant les divorces à travers l’Europe. Une étude qui permet d’établir un classement et une moyenne du nombre de couples qui divorcent sur le continent occidental. L’Insee recense en moyenne 1,6 divorce pour 1000 habitants par an. Alors quels sont les pays qui tirent cette moyenne vers le haut ? Et surtout, sommes-nous tous égaux face à la séparation ?

Le Danemark : champion d’Europe des divorces

Intéressons-nous d’abord à l’Hexagone ! Si la France ne fait pas partie des premiers de la classe, elle se situe tout de même dans la moyenne haute de l’étude réalisée par l’Insee. Elle comptabilise 1,9 divorce pour 1000 habitant annuel. Un chiffre qui place le pays au dixième rang du classement européen. La dernière place du classement est occupée par la Pologne, une statistique cohérente quand on sait que le divorce religieux est pratiquement impossible. 87 % de la population dit appartenir à la religion catholique. Dans le pays balte, on parle de faire « annuler » son mariage dans des conditions très strictes et une procédure qui peut durer 6 ans. Chose qui devient, d’après le Père Kantor, « phénomène de mode » puisque le pays se place en tête des annulations de mariage. Juste devant l’Italie, pays également très catholique. Les Danois, eux, trônent en première place du classement avec une moyenne annuelle de 2,7 divorces pour 1000 habitants. Première place qu’ils partagent avec la Lettonie et la Lituanie.

Un chiffre qui s’explique par la nature facile et expéditive de la procédure, d’après le Professeur de l’Université de Copenhague, Gert Martin Hald. Rappelons également que le Danemark est champion d’Europe des mariages avec environ 5 mariages célébrés chaque année pour 1000 habitants. Mais comment, hommes et femmes appréhendent-ils leur séparation ?

Le divorce : le choix des femmes ?

Il semblerait que les femmes et les hommes ne soient pas tous égaux face aux conséquences de leur divorce. En 2013, l’Université de Kingston au Royaume-Unis, réalisait un sondage auprès de 10 000 personnes âgées de 16 à 60 ans. D’après l’étude, 53% des femmes se sentiraient plus heureuses après leur divorce contre seulement 32 % des hommes. Un chiffre qui n’étonne pas quand on sait que le divorce est une décision majoritairement prise par la gente féminine. Selon une étude de l’Office for national statistics, en France, près de 75 % des divorces sont demandés par les femmes. Même constat au Royaume-Unis et aux Etats-Unis puisque les divorces sont demandées par, respectivement, 62 % et 70 % des femmes.

Une inégalité frappante qui ne manque pas d’arguments, pour Gilza Fort-Martinez, thérapeute de couple, la désillusion au sein du mariage est l’un des principaux motifs de rupture. Elle explique cela par la différence d’intelligence émotionnelle qui subsiste entre l’homme et la femme, ce qui constitue un poids pour la mariée et une pression psychologique pour le mari. Le souci d’indépendance est également un point très important lors du divorce. Les femmes ont gagné en droits et en liberté, notamment dans leur vie professionnelle. Une nette amélioration qui leur permet de s’émanciper financièrement sans être dépendante des hommes, c’est le constat fait par Heidi Kar, psychologue et spécialiste de la violence domestique. Un argument qui se confirme quand on sait que 90% des femmes qui demandent le divorces ont un niveau d’enseignement supérieur à la moyenne.

L’évolution des moeurs semble « démocratiser » une pratique qui, jusqu’à présent, paraissait impossible dans certains pays.

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