Le porno sonore est-il le futur du porno ?

Clarisse Luiz 23 mars 2021

Dites bonjour au porno sonore !

Les médias sont catégoriques : les générations Y et Z seraient les victimes de la récession sexuelle et ne feraient plus l’amour. Le grand coupable n’est nul autre que… le porno ! De nombreuses étudies établissent un lien direct entre la surconsommation d’images pornographiques et la diminution des rapports sexuels.

L’industrie pornographique qui pèse aujourd’hui près de 97 milliards de dollars est accusée de générer des complexes et d’être à l’origine de dysfonctions érectiles. Selon Olympe de G., réalisatrice et pornographe féministe française, « quand on consomme du porno visuel, on est passif, il y a des trucs qui vont nous plaire et d’autres moins ». 

Pour remédier à cette passivité face au porno, le porno sonore est apparu pour éveiller un désir différent. Encore peu connu (Itunes compte seulement 240 podcasts dans la catégorie « sexualité »), il commence peu à peu à se démocratiser.

Un nouveau mode de porno

 sur Soundclound,  ou  le porno sonore débarque en France et s’impose comme un bel excitant, totalement différent du porno classique. Pour Stéphanie Estournet, la créatrice de CtrlX « le porno est aujourd’hui une enfilade d’images sans diversité ni création, pas du tout amusantes ».

Ces plateformes se basent alors sur un seul et même principe: faire en sorte que l’image en moins soit quelque chose en plus. Avec ses sons moites, ses images torrides et ses histoires sensuelles, le porno qui vous excite par les oreilles a le mérite de laissez libre court à votre imagination : « En s’affranchissant de l’image, on laisse aux auditeurs la possibilité d’imaginer les corps et les pratiques qu’ils souhaitent. C’est une consommation active », explique Olympe de G. à .

Aussi efficace qu’un bon film X, le porno sonore met en son des histoires plus diverses autant dans les pratiques que les orientations sexuelles.

Surtout prisé auprès des femmes

Olympe de G. qui est à l’origine de , a pensé sa plateforme avant tout pour le femmes : « Nous avons créé Voxxx pour les femmes qui n’aiment pas regarder du porno classique et qui ne se masturbent pas beaucoup, voire pas du tout », a déclaré Olympe de G. « Nous voulions les inciter à renouer avec leur corps, leur sexe , avec leur plaisir, avec elles-mêmes. » Voxxx offre par exemple des audio de « masturbation guidée », un moyen d’aider les femmes à commencer à explorer et à comprendre leur sexualité.

Il n’est pas surprenant que beaucoup de ces nouvelles plateformes de porno sonore se concentrent avant tout sur une cible féminine. Selon les experts, les femmes seraient plus touchées que les hommes par les stimuli narratifs et non visuels en matière de porno.

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Si le porno audio n’est n’est encore qu’une niche pas près de remplacer de si tôt la pornographie classique, l’idée de libérer le porno de l’image semble être une idée qui fait de plus en plus d’adeptes.

(Photo à la une : Getty Images)

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