Amnesty International défend les travailleurs du sexe
13 août 2015Réunis à Dublin du 7 au 11 août, plus de 400 délégués de l’ONG Amnesty International ont voté mardi en faveur de la dépénalisation de tous les travailleurs du sexe, y compris les proxénètes. La position dérange. Explications.
Pour Amnesty, la pénalisation de l’ensemble du secteur de la prostitution rendrait difficile les conditions de vie de la prostituée, et en particulier, l’exposerait à un état de vulnérabilité que ce soit sur des questions de sécurité ou de santé. « Depuis deux ans, toutes les études que nous avons menées sur le terrain ont montré que plus on s’attaquait à tous les acteurs de la prostitution, plus on fragilisait les prostituées« , commente Catherine Godard, la directrice d’Amnesty international France.
Défense des droits de l’homme et exploitation sexuelle
De nombreuses associations se sont indiginées, dénonçant un encouragement à l’exploitation sexuelle. La directrice de la Coalition contre le trafic des femmes (CATW) a exprimé son incompréhension à ce sujet : «Il n’y a aucune logique dans l’idée que pour protéger ceux qui sont exploités, il faut protéger les exploiteurs. Cela n’a aucun sens. » Mais l’association s’offusque des malentendus concernant sa décision « Nous n’appelons absolument pas à protéger et à dépénaliser les trafiquants, les proxénètes, tous ceux qui ‘exploitent’ les travailleurs. Il ne s’agit pas de libéraliser tout le secteur sans aucune contrainte. »
La législation de la prostitution, une question qui divise
Les législations diverses européennes prouvent bien que le débat est loin d’être consensuel. On rappelle qu’il y a quelques mois, la France annonçait- dans un grand vacarme médiatique – un projet de loi visant à pénaliser le client (déjà en place en Suède et en Norvège).
Concernant la question de la législation du proxénétisme, le changement en 2012 de législation allemande et l’autorisation de maison close n’a pas fait l’unanimité. ont dénoncé le problème moral des « bordels à prix discount », et des « flat-rates », ces offres qui permettait au client, moyennant une certaine somme d’argent, de « consommer » autant de filles qu’il leur plaisait.
Le débat sur la prostitution est donc loin d’être fini ! Et selon vous, quelles lois seraient les plus efficaces pour l’encadrer ?