Simone Veil est morte à l’âge de 89 ans
30 juin 2017Ancienne ministre de la Santé, survivante des camps d’extermination, elle est à l’origine de la loi sur l’interruption volontaire de grossesse.
La légalisation de l’IVG, le combat d’une vie
Il y a quarante-trois ans, Simone Veil prononçait à l’Assemblée nationale un discours historique pour présenter son projet de loi sur la légalisation de l’avortement, sujet ô combien sensible. Cette magistrate nommée ministre de la Santé par Jacques Chirac monte au perchoir de l’Assemblée Nationale, à l’époque composée de 421 hommes pour seulement 9 femmes. C’est dans une ambiance délétère que Simone Veil défend sa cause : « Je voudrais tout d’abord vous faire partager une conviction de femme. Je m’excuse de le faire devant cette Assemblée presque exclusivement composée d’hommes : aucune femme ne recourt de gaieté de cœur à l’avortement. Il suffit d’écouter les femmes. »
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Trois jours et deux nuits de débats
C’est le temps qu’il aura fallu pour que le vote aboutisse. Le 29 novembre 1974 après plusieurs jours de débats houleux, le texte est finalement adopté par 284 voix contre 189 dans un climat d’une violence inouïe.
Michel Debré, ancien premier ministre y voit dans ce texte « une monstrueuse erreur historique ». René Feït affirme que si le texte est adopté « il ferait chaque année deux fois plus de victimes que la bombe d’Hiroshima. «
« Le temps n’est pas loin où nous connaîtrons en France ces avortoirs, ces abattoirs où s’entassent des cadavres de petits hommes. » lance pour sa part Jean Foyer, ancien garde des Sceaux du général de Gaulle.
« Je n’imaginais pas la haine que j’allais susciter, la monstruosité des propos de certains parlementaires ni leur grossièreté à mon égard » confie l’ex ministre de la santé à Valéry Giscard dans un livre entretien avec la journaliste Annick Cojean (« Les hommes aussi s’en souviennent », 2004)
La loi Veil est promulguée le 17 janvier 1975. Son autorisation sera rendue définitive par la loi du 31 décembre 1979. La loi introduit le remboursement de l’IVG en 1982. En 1993, le délit d’entrave à l’IVG est crée.
Contre vents et marées, Simone Veil a reporté son combat en faveur de l’IVG.