Ce que veulent (vraiment) les femmes…

Flore Cherry 14 janvier 2016

Elles disent non avec la tête, mais disent oui avec le cul !
Comment expliquer le décalage (mesuré scientifiquement) entre les déclarations des femmes face la sexualité (images crues, films pornos, etc.) et les sensations qu’elles éprouvent ?
Pourquoi un tel écart entre le dit et l’envie ? Que veulent-elles vraiment ? Les désirs au sein du couple sont-ils vraiment différents ? Le sujet est-il encore tabou ? interstron.ru a interrogé les spécialistes, mais surtout les femmes.
Messieurs, vous savez maintenant ce qu’il vous reste à faire…

Ceci est une enquête ! Ou plutôt une « en quête ». Car les femmes, de tout âge, ont des attentes, des envies, des fantasmes, qu’elles ne formulent pas toujours auprès de leurs conjoints, notamment si c’est leur régulier (sondage Gleeden). Mais le besoin est là, bien réel. Pour répondre à cette angoissante question : « Que veulent vraiment les femmes en matière de sexe ? », nous avons fait plus simple que Mel Gibson dans le film de Nancy Meyers (Ce que veulent les femmes), nous sommes allés leur poser la question.
Et, ô surprise, elles ont répondu. Messieurs, accrochez-vous, les filles se lâchent.

Ne pas passer pour des salopes

En premier lieu, et cela semble assez logique, il est question d’égalité de traitement. Quand un homme multiplie les conquêtes, qu’il se vante d’exploits sexuels, qu’il raconte ce qu’il va lui faire, ou ce qu’il lui a fait, c’est inévitablement un don Juan, un bonhomme. Lorsqu’une femme s’y risque, la sanction tombe : c’est une salope.
Pour Françoise Simpère, auteure multirécidiviste sur le thème amoureux, voire polyamoureux, tout commence par laisser les femmes s’exprimer sans les juger et, ce, quel que soit leur âge : « Une femme doit pouvoir dire ses désirs sans passer pour une chaudasse, voire une vieille salope quand elle a passé 40 ans. Les femmes ont encore envie de sexe après la ménopause… Pourquoi pour les hommes, exprimer ses envies serait une preuve de bonne santé, mais une insulte quand ce sont les femmes qui s’y collent ? Inversons les situations et traitons les hommes de salaud, de chaud du cul, est-ce que cela leur plairait ? Je ne crois pas. »
Claire, parisienne de 27 ans, confirme : « Entre copines on est cash, on se lâche, on appelle une chatte une chatte. Mais dès qu’il y a des mecs, on fait attention à ce que l’on dit. On ne parle plus de cul, mais d’amour ou de relation. Pour ce qui est des relations sexuelles avec mon compagnon, j’avoue que la mode des sextoys m’a beaucoup aidée à évoquer mes propres désirs. »

Le prendre avec un gode ceinture

Claire renchérit : « Le fait de jouer à deux avec des accessoires a permis d’aborder mon plaisir, ma jouissance, et mon ami s’en préoccupe davantage, il me demande ce que je veux. Et il le fait. Parmi mes fantasmes, j’avais celui de le pénétrer. Je le lui ai avoué, et à ma grande surprise cela ne lui a pas posé de problème. Nous sommes allés progressivement. Je lui ai d’abord mis un doigt. J’ai enchaîné avec mon gode, je l’ai fait vibrer. Puis la semaine suivante, nous sommes allés dans un sex-shop acheter un gode ceinture, car mon vrai fantasme était de le sodomiser comme le ferait un mec. J’ai été sympa, je n’ai pas choisi une taille trop imposante, mais depuis, il n’y a pas une séance de baise où je n’enfile pas ma ceinture… C’est jouissif d’inverser les rôles… Il arrive que je prenne mon pied juste en l’enculant, dans ce cas, je pense quand même à lui, quand je sens que je vais partir, j’attrape sa queue et je le masturbe. Ce type de pratique, qui n’était hier qu’un fantasme et que je n’osais pas dévoiler, est aujourd’hui bien réel et n’allez pas croire, il est tout aussi heureux que moi… Quand j’en ai parlé avec mes copines, elles n’y croyaient pas, certaines étaient même un peu jalouses, car nous sommes nombreuses à fantasmer là-dessus. »

Natalia, 45 ans (Blois), rêve aussi de pénétrer son chéri : « Nous sommes en couple depuis de nombreuses années. Je ne savais pas du tout comment aborder la question. C’est grâce à une photo sur un site un peu chaud que nous consultons de temps en temps pour mettre en appétit, que j’ai pu me lâcher. L’homme avait la croupe offerte, j’ai demandé à Luc ce qu’il pensait de cette image. Il m’a répondu qu’elle était belle et qu’il était d’accord pour essayer si j’en avais envie… Incroyable. Il suffisait de demander. »

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Exprimer ce que l’on veut et ce que l’on refuse

Pour Françoise Simpère, la communication dans le couple est essentielle. Elle confirme l’intérêt des femmes pour les fesses des hommes, y compris pour les pénétrations : « Je reçois de nombreux e-mails et courriers de femmes qui évoquent cette pratique. Il ne faut pas croire, il n’y a pas que les hommes qui regardent les fesses. Et concernant la communication, les femmes doivent apprendre deux choses : à dire ce qu’elles veulent, mais aussi et surtout à dire ce qu’elles ne veulent pas. Elles doivent apprendre à dire non ! L’acte sexuel n’est pas anodin. En résumé, une femme doit pouvoir exprimer ses envies sans être traitée de salope, autant qu’un refus sans être traitée de ringarde et être harcelée. Heureusement le dialogue entre hommes et femmes s’accentue. »
Films, sites, livres, sextoys…
Il semble effectivement que la communication entre les hommes et les femmes fonctionne mieux qu’avant. Les modes du SM, des sextoys, les succès de cinéma ou de librairie comme 50 Nuances de Grey, sans oublier les sites et magazines spécialisés comme interstron.ru aident au dialogue. Nathalie confesse, sans se faire prier, qu’elle regarde des films pornographiques : « Je ne suis pas accro, mais cela me stimule. Je les ai intégrés à ma vie sexuelle. Mais attention, je veux du dur, du fantasme, pas du bla-bla. » Même son de cloche pour Elisabeth Letourneur, auteure et documentaliste : « J’en regarde pour me mettre en condition, mais principalement à deux pour mieux s’éclater, s’exciter. J’aime y retrouver mes dessous, mes positions fétiches, des fellations qui me ressemblent avec mes ongles bien faits, mais surtout quand il y a des mots crus, salaces, que l’on me raconte mes fantasmes.
Je veux voir de la belle baise avec des rapports de force, soumission, domination et tout le vocabulaire qui va avec. » D’une manière générale, Elisabeth souhaite : « Qu’un homme anticipe mes désirs, qu’il n’aille pas directement vers son plaisir sous la ceinture. Mais surtout qu’il apprenne à caresser mes seins et ne pas les malaxer comme de la pâte à beignets. »

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Un couple et une femme

Pour Servane Vergy (auteure de best-sellers dans la série « Osez »), les films pornos peuvent être une forme d’adultère sans risque : « Parmi les courriers que je peux recevoir, nombreuses sont les femmes en couple qui disent se masturber devant des films lesbiens. Elles peuvent jouir sans tromper leur conjoint. » Mais ce que remarque surtout cette spécialiste, c’est l’augmentation des pratiques à trois : « Qu’il s’agisse des courriers ou de mes relations personnelles, la pratique en vogue, à l’initiative des femmes, c’est d’ajouter une partenaire à leur couple. » C’est notamment le cas de Nadège 36 ans (Oise) : « Nous pratiquons ce genre de triolisme depuis deux ans. Au début je pensais surtout faire plaisir à mon mari. Mais il faut bien avouer que j’avais ce fantasme depuis très longtemps. Pour trouver de jolies filles nous allons dans des clubs. C’est moi qui les choisis, Patrick se contente généralement de nous regarder. Ensuite nous faisons l’amour tous les deux. »

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L’envie d’inconnu

Enfin, parmi les envies, fantasmes et autres requêtes des femmes, deux classiques restent d’actualité. Pour Célia, 22 ans (Bretagne), il s’agit de faire l’amour dans un lieu à risque : « Pour me faire grimper, j’imagine toujours le même scénario, mon mec me prend dans un lieu où l’on peut nous surprendre à tout instant : une porte cochère, au bureau, dans un ascenseur… » De son côté Safia, 29 ans (Melun) rêve d’inconnu : « J’avais lu dans interstron.ru une histoire qui m’est restée et que je veux vivre un jour. Il s’agissait d’une femme dans un train, appuyée à la fenêtre dans le couloir. Elle sent des mains d’homme lui relever la jupe, baisser son string et la prendre. Elle ne se retourne jamais. L’inconnu s’en va. Point. Rien que de le raconter, ça me donne la chair de poule. »

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