Un préservatif féminin pour lutter contre les viols ?

Gwendoline Casamata 20 septembre 2024

Une doctoresse sud-africaine a créé un préservatif anti-viol. D’autres inventions ont déjà vu le jour pour répondre à cette problématique. On fait le point dans cet article.

Pour lutter contre le viol, Sonnet Ehlers, une doctoresse sud-africaine, crée Rape aXe, un préservatif féminin anti-viol. Ce dispositif, qui se traduit de l’anglais littéralement comme « hache à viol », se présente sous les traits d’un préservatif féminin équipé de crochets comparables à des dents aussi tranchantes que des lames de rasoir. La doctoresse a travaillé pendant des années auprès de survivantes d’agressions sexuelles. Elle s’est inspirée de cette expérience et des témoignages des victimes pour créer ce préservatif d’un tout nouveau genre : « Une femme est arrivée à l’hôpital. Elle avait été violée et elle m’a dit : si seulement j’avais des crocs à cet endroit. » raconte Sonnet Ehlers.

Le Rape aXe, un dispositif d’un tout nouveau genre

Concrètement, le Rape aXe s’insère dans le vagin, comme un tampon et se positionne derrière les lèvres. Lorsqu’un agresseur sexuel pénètre sa victime vaginalement, son pénis se trouve piégé par les crocs et reste accroché lorsqu’il se retire de sa victime. Son pénis bloqué dans le dispositif, il risque même de se voir tranché par les lames aiguisées du mécanisme. Ainsi pris au piège, l’agresseur verrait son attention détournée, laissant à la personne agressée, le temps de se libérer et de prendre la fuite. Le retrait nécessitant une aide médicale, le coupable a ensuite tout intérêt à se faire retirer le dispositif uniquement auprès d’un clinicien qualifié pour éviter de se déchirer la peau. Cette sécurité permettrait aux médecins et hôpitaux d’identifier et de dénoncer les violeurs, preuve à l’appuie.

Mais cette innovation n’est pas du gout de tous et suscite de nombreuses critiques depuis sa médiatisation. Sonnet Ehlers se défend : « c’est un dispositif médiéval face à un acte moyenâgeux. Parce que nous vivons depuis des milliers d’années avec le viol ». Le préservatif anti-viol a été pensé dans un pays où le taux de viol est l’un des plus élevé au monde. Selon une enquête réalisée en 2009, un sud-africain sur 4 reconnait avoir commis un viol. La doctoresse estime que son invention n’est là que pour répondre à un manque de solutions concrètes. Lors de phases tests en Afrique du Sud, les chiffres des agressions sexuelles avaient significativement baissé, démontrant une certaine utilité du préservatif. A ce jour, et ce malgré plusieurs cycles de développement et des prototypes fonctionnels testés, le préservatif Rape aXe n’est toujours pas mis à la disposition du grand public.

Les inventions anti-viol ailleurs dans le monde

Cette problématique, loin d’être exclusive à l’Afrique du Sud, est un enjeu mondial. Partout dans le monde, des inventeurs militants créent des dispositifs à l’efficacité discutable pour tenter d’endiguer le phénomène. En Inde, par exemple, deux étudiantes indiennes ont imaginé un dispositif anti-viol, installé à l’intérieur d’un pantalon. Il s’agit d’un minuscule boitier à glisser dans son jean. En cas d’agression, ce système envoie un signal de détresse géolocalisé à la station de police la plus proche. Ce dispositif, qui permet de prévenir rapidement les autorités, a l’avantage d’être peu onéreux. Pour le moment, 200 postes de police en ont été équipés.

En Suède, la ceinture anti-viol, créée par des lycéennes suédoises et descendante directe de la ceinture de chasteté a suscité de vives réactions. Cet accessoire se déverrouille grâce à un système de verrou en zigzag. Il serait nécessaire d’être en capacité d’utiliser ses deux mains pour ouvrir le dispositif. Un agresseur potentiel se verrait donc contraint de faire le choix de maintenir sa victime ou tenter d’ouvrir le dispositif. Cette invention n’a jamais été commercialisée et est restée au stade de prototype.

En Chine, des collants poilus ont été commercialisés et ont fait le buzz sur les réseaux sociaux. Destinés à dissuader les agresseurs, les collants poilus donnent l’impression d’avoir des jambes couvertes de longs poils frisés. Cette invention a de quoi faire hérisser le poil des féministes et attirer la convoitise des fétichistes des poils. Pour l’heure, rien n’indique que ce dispositif anti-viol est commercialisé.

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