Le negging : l’art de la drague négative

Les pick-up artists, l’adorent… il s’agit du negging ! Cette vanne destructrice est censée séduire les jeunes femmes, et pourtant, elle peut commettre de lourds dégâts ! Zoom sur cette pratique vicieuse qui compte les lacunes de confiance en soi de certains dragueurs de rue.

La drague négative

Le mot vient de l’anglais et signifie « nier », « contredire ». Cette technique de drague est une manipulation émotionnelle. Sa subtilité complexe son décèlement. Cette violence psychologique peut laisser de lourdes séquelles à la personne qui en fait les frais, pouvant aller jusqu’à l’altération de l’estime personnelle. En quoi consiste le negging ? Il s’agit de balancer un compliment instantanément suivi d’une critique. Un exemple : « Il est super beau ton jean, mais j’ai l’impression qu’il te serre un peu« . Résultat, la personne en face se sent d’abord caressée, puis giflée. À force d’essuyer ce genre de complimen-critique sur le long terme, l’estime de soi peut réellement chuter.

Dans un article pour le magazine, Christine Baumgartner, coach en rencontres et relations chez , explique au sujet de cette technique qu’elle est « une façon nuisible de traiter une autre personne, car elle démontre un mépris pour elle et ses sentiments« . La personne qui en est victime entre dans une sorte de servitude. L’autre, le « bourreau », prend une posture dominante et un pouvoir de manipulation.

Le negging c’est, par excellence, l’art de draguer sans trop se mouiller et en préservant son égo coûte que coûte ! Il existe de nombreuses déclinaisons du negging, pouvant être plus ou moins graves dans leurs répercussions. Cette technique, aux airs officieux de manipulation, flirte dangereusement avec la misogynie et la supériorité. Dans son pan le plus pervers, le negging empêche l’autre de se sentir confiant et sûr de sa personne. D’un autre côté, cette même personne a le sentiment de ne pas pouvoir se plaindre (la faute au compliment dissimulé). C’est là toute l’ambiguïté de cette pratique aux allures de coup de poing/caresse.

Ce phénomène se retrouve souvent dans les relations hétérosexuelles. La guerre d’égos prend le dessus, et les hommes en phase de « séduction » sont plus susceptibles de l’employer. Des petites phrases anodines, avec des sous-tons de taquinerie, du genre : « Ce dossier n’était pas facile, bravo ! Qui t’a aidé ?« , sont des signaux d’alerte. Le pire dans cette histoire, c’est qu’ils ne sont toujours conscients du sentiment de frustration qui peut en découler.

 Intercepter le negging

Dans un cas extrême, le mieux est de prendre ses jambes à son cou, avant d’être victime d’un traumatisme. Les intensités du negging sont diverses. Mais avant d’atteindre le stade le plus pervers, il est possible de décrypter les différents niveaux.

• La comparaison : « Oh, mais qu’est-ce que tu es musclé ! Mais t’as vu la personne là-bas, elle a de sacrés bras !« , « Ta coupe de cheveux te va très bien, mais je préfère les cheveux longs« .
• Le faux compliment : « Comment est-ce possible qu’une si jolie fille soit célibataire ?« . De un, cette phrase met en valeur uniquement le physique. De deux, la personne sous-entend qu’il y a sûrement quelque chose qui cloche, ce qui explique votre célibat.
• La fausse critique constructive : « C’était bien ton discours, hein ! Mais tu aurais du le dire plus fort, pour que tout le monde puisse l’entendre…«
• Le monopole du Je : l’autre fera toujours mieux, ou trouvera toujours une solution pour tout ramener à lui et en profiter pour se mousser (ou se faire mousser). Cette attitude laisse peu de place à l’expression de son contentement personnel. Partager sa bonne ne durera qu’une minute, avant que l’ascendant soit pris par l’autre.

Pour faire face à ce type d’attitude, il est possible d’exprimer, le plus clairement possible, ses sentiments. Se lancer dans une argumentation peut également s’envisager. Seul risque, la conversation peut être complètement stérile et plus épuisante que bénéfique. Après ces multiples tentatives, si le negging est toujours présent et envahissant, une profonde réflexion s’impose.

Il est temps de se questionner : cette personne m’apporte-t-elle quelque chose de bienveillant ou n’est-elle qu’une source de tracas angoissants ?

A LIRE AUSSI 

Drague, confiance et techniques d’approche 

Séduction : les signes quand une femme est amoureuse de vous…

Comment faire quand la drague se transforme en cafouillage ?