Sexe et problèmes cardiaques : oui, mais.
29 avril 2015Après une grosse angine de poitrine ou un infarctus, un homme va classiquement baisser sa consommation sexuelle… trop d’angoisse. Quel dommage : le sexe est bon pour le cœur, même après une opération à cœur ouvert ! Il s’agit simplement de prendre ses précautions.
Nous avons tous en tête la fin tragicomique de Félix Faure qui trépassa pendant une fellation administrée par celle qui écoperait ensuite du facétieux sobriquet de « la pompe funèbre » : sa maîtresse, Marguerite (qui mourra elle-même dans le « Sussex », sans blague). Cependant, si on a dit que le président était mort d’avoir « trop sacrifié à Vénus », 115 ans plus tard, on pourrait aussi affirmer que son décès n’était pas uniquement dû à l’amour charnel : dans les bras (ou dans la bouche) de son épouse, il ne serait peut-être pas mort. Les chiffres publiés dans une étude de 2011 parlent d’eux-mêmes : s’il reste rare d’avoir une crise cardiaque en faisant l’amour (0,6% à 0,9%), à 93% il s’agit d’hommes et, plus éclairant, dans 75% des cas cela arrive au cours d’une relation adultère.
C’est bon pour le moral
Mais l’affaire s’est corsée en 2013 avec la publication d’une autre étude qui est venue, en quelque sorte, compléter la première. Cette analyse américaine appuyée par l’American heart association et l’European society of cardiology visait à évaluer les besoins actuels des patients opérés du cœur en matière d’accompagnement en sexologie. Une grande nouveauté émane de ce travail : on recherche des informations ayant trait à la sexualité des patients cardiaques, chose qui n’avait que très peu été faite auparavant. Oui, les patients opérés du cœur peuvent reprendre une sexualité normale, ce serait même préférable pour eux. L’absence d’activité physique est déconseillée après avoir eu des problèmes cardiaques et, selon les chiffres, le sexe reste moins dangereux que le sport (2,7 contre 3,5 en terme de multiplication des risques d’infarctus). C’est tout vu, chers cardiaques, vous n’avez pas d’autre choix que de vous remettre en selle ! Allez hop, à dada ! Bien entendu, il faudra quand même patienter deux mois après une opération, mais « c’est bon pour le moral » et donc, c’est également bon pour le cœur. Jugez plutôt : réduction du stress, de l’anxiété et de la dépression. Tout est bon dans l’art cochon.
N’allez pas vous fendre le cœur !
Enfin tout… Sachons raison garder ! La reprise du sexe doit se faire en douceur et avec une logique d’escalier. Commencez avec les caresses et les plaisirs de bouche, même si vous ne devez pas aller « jusqu’au bout ». Il faut retrouver une sexualité centrée sur le bien-être et qui, à l’image du sexe tantrique, s’abolit des lois de la performance. Renseignez-vous (auprès de votre médecin traitant ou d’un sexologue) sur les possibilités qui s’offrent à vous en fonction de vos nouveaux besoins. Il existe des positions plus faciles, des rythmes plus adaptés. Ce sera peut-être même l’occasion de vous orienter vers des pratiques que vous n’auriez pas osé approcher auparavant. Un nouveau monde tout en muqueuses s’ouvre à vous, foncez !