Les contraceptifs, quoi de neuf ?
17 avril 2015La contraception, ce n’est pas que la pilule et le préservatif ! Si ces moyens simples et répandus remportent toujours l’adhésion d’une majorité du public (58 % des personnes en âge de procréer choisissent la pilule et 28 % le préservatif), la recherche avance vite et on ne se rend pas toujours compte que les choix sont multiples… Ce qui explique peut-être qu’une grossesse sur cinq n’est pas désirée en France et que 210 000 Françaises avortent chaque année.
La pilule, définition
La pilule combinée ou « œstroprogestative » est le moyen de contraception le plus utilisé au monde. Comme son nom l’indique, elle contient un cocktail de deux hormones féminines appelées œstrogène et progestérone. Elle fonctionne en bloquant l’ovulation et son efficacité est supérieure à 99 %.
La pilule bio-identique
Cependant, certains effets indésirables (complications cardiovasculaires, phlébites…) restent parfois à déplorer. C’est pourquoi les chercheurs ont planché sur une pilule qui imite les hormones sécrétées par le corps de la femme. Ce produit « bio-identique » est en vente en France depuis presque un an sous le nom de QLaira®. Il présente de surcroît l’avantage de réduire l’abondance des menstruations dans la majorité des cas, voire à les supprimer pour deux femmes sur dix. Une plaquette de QLaira® coûte en moyenne entre 10 € et 15 €.
La fin des règles ? Pas sûr…
Une autre pilule qui n’est pas encore disponible en France, mais qui l’est déjà aux États-Unis, promet de supprimer les règles factices induites par la prise de la pilule classique. Ce produit s’appelle Lybrel® et a été testé sur plus de 2000 femmes avant d’obtenir l’autorisation de commercialisation par la FDA (food and drugs administration) en 2007. Mais les résultats ne seraient pas si révolutionnaires avec seulement une femme sur deux qui verrait ses saignements menstruels disparaître.
L’implant contraceptif
Il s’agit d’un bâtonnet en plastique très fin (environ 2 mm de large pour 4 cm de long). On l’insère sous la peau du bras de la femme et il bloque l’ovulation en délivrant de la progestérone en continu. L’implant a une durée d’efficacité de trois ans et il ne laisse qu’une minuscule cicatrice de 2 mm. Il coûte assez cher (autour de 150 euros) mais il est remboursé par la sécurité sociale à hauteur de 65 %. On le trouve dans le commerce depuis 2001 en France.
L’anneau contraceptif
Ce mode de contraception disponible en France depuis 2004 permet principalement de pallier les oublis fréquents de la pilule. Il s’insère facilement dans le vagin (selon 95 % des 2 300 femmes interrogées) et il libère les hormones qui bloquent l’ovulation directement au niveau de la muqueuse utérine. Comme pour la pilule, le cycle est mensuel : trois semaines après l’insertion, on le retire, les règles se déclenchent et on en met un autre une semaine plus tard. L’efficacité est égale à celle de la pilule progestative.
La pilule du lendemain
Il s’agit d’une contraception d’urgence prescrite par un médecin afin d’empêcher la nidation de l’œuf. Elle est efficace seulement au cours des 72 heures qui suivent le rapport sexuel, mais il est recommandé de l’utiliser au cours des douze premières heures. Il ne faut pas la confondre avec la pilule abortive dit RU486 qui interrompt quant à elle la grossesse en tuant le fœtus, avant de forcer son expulsion. Ce processus a lieu sous contrôle médical. On prescrit ces méthodes principalement en cas de viol ou de grossesse non désirée liée à un incident (rupture du préservatif, décrochement du stérilet, oubli de la pilule progestative…).
Ultrasons et testicules
Les dernières avancées en matière de contraception masculine sont très surprenantes, et pour cause, elles en sont encore au stade expérimental. Ainsi la fondation Bill and Melinda Gates finance actuellement des recherches sur les ultrasons. Ces derniers, bombardés au niveau des testicules rendraient les hommes stériles pendant six mois. Certaines voix inquiètes se font déjà entendre quant aux séquelles irréversibles que cette méthode pourrait engendrer et il n’est donc pas dit que le traitement sera disponible en France avant bien longtemps. Cependant, il s’agit également d’une contraception annoncée comme peu coûteuse et qui n’influencerait pas l’équilibre hormonal.
La pilule pour hommes
Une étude récemment publiée dans le journal américain Cell indique qu’une molécule responsable de l’infertilité masculine pourrait ouvrir une nouvelle voie dans la recherche sur la contraception au masculin. En effet, la molécule Hv1 permet de réguler la vitesse des spermatozoïdes en influant sur le pH du sperme : plus le pH est acide, plus la queue du spermatozoïde bat rapidement. Ceci expliquerait notamment pourquoi les fumeurs de cannabis sont moins fertiles que les buveurs de café. Les spermatozoïdes des premiers peinent à atteindre l’ovule et ceux des seconds sont les plus vaillants.
N’oubliez pas les classiques
On ne saurait cependant trop rappeler que la meilleure protection reste le préservatif. Le préservatif féminin affiche notamment un taux d’échec inférieur à 1 % s’il est bien utilisé. Il présente aussi le double avantage de préserver les partenaires des différentes infections sexuellement transmissibles (contrairement à la pilule) et d’être contrôlé entièrement par la partenaire féminine. Cette dernière peut même l’insérer plusieurs heures avant le rapport sexuel.
Enfin, les statistiques placent le préservatif masculin juste derrière avec une efficacité supérieure à 95 %.
Si votre choix se porte sur le préservatif, prenez seulement garde à bien l’enfiler et à ne pas utiliser un lubrifiant gras, mais un lubrifiant à base d’eau pour ne pas abîmer la paroi de la protection. Pour les rapports anaux, n’hésitez pas à changer de calibre en vous procurant des prophylactiques plus solides et spécialement conçus pour la situation. Mais quoi qu’il en soit, vous ne concevrez pas d’enfant de cette manière.