L’abstinence ? Moui, pourquoi pas

La rédaction 6 juillet 2016

Décryptage. Coït ou masturbation, l’absence d’expression sexuelle a été peinte de toutes les couleurs de la vertu pendant des siècles, puis elle est devenue quasiment interdite au milieu du XXe siècle dans les civilisations occidentales. Mais quels sont vraiment les bénéfices et les risques de l’abstinence ?

De Pythagore à Nietzsche, ils sont nombreux à s’être intéressés aux supposées vertus de l’abstinence. Les cellules du sperme réabsorbées par le corps ne contribuent-elles pas à une bonne santé et à un accroissement du tonus ? Les bienfaits physiologiques et psychiques de l’abstinence ne sont-ils pas certains et attestés par moult auteurs de renom ? Par ailleurs, la hauteur intellectuelle des hommes d’Église n’en est-elle pas l’illustration incontestable ?

Jusque dans les années 1960, une certaine partie du corps médical accordait encore du crédit aux théories les plus farfelues en la matière : la décharge séminale était considérée comme une perte de nutriments essentiels pour l’organisme et suspectée de causer des maladies physiques et mentales. On tenait même la masturbation excessive pour responsable de l’incontinence urinaire et de la pilosité des paumes de la main !

Eh bien, non !

L’histoire, on la connaît : avec l’arrivée des antibiotiques et de la pilule contraceptive, toutes ces théories fumeuses sont reparties fumer ailleurs, et l’abstinence a perdu quelque peu de sa superbe. Dorénavant, plus besoin d’être vierge avant le mariage (au contraire) et plus besoin de se retirer au dernier moment pour éviter les bâtards et les avortements sous le manteau ! Les coquines et les coquins de tout poil étaient enfin libres de toutes considérations religieuses, philosophiques, morales et pseudo-scientifiques… Et on pouvait décidément le reconnaître : non, l’abstinence ne servait pas à grand-chose.

Quoique…

Comme explicité ci-dessus, lorsqu’un homme est abstinent, le sperme meurt et il est ensuite réabsorbé par le corps. Il n’y a donc aucune contre-indication physiologique à l’abstinence. Éventuellement, il peut arriver qu’on constate des pollutions nocturnes chez l’abstinent encore jeune et même un léger inconfort au niveau des testicules, mais cela reste passager. L’humeur peut également se troubler légèrement si on passe directement de la masturbation quotidienne à l’abstinence totale, surtout au cours des premiers jours. Mais encore une fois… Pourquoi s’infliger cela ?

En dehors de toute considération religieuse, et d’un point de vue purement sexuel, certains prônent le retour à une forme d’abstinence momentanée. Il s’agit de se priver volontairement de pratique sexuelle afin d’augmenter sa voracité sensuelle. Certains sexologues peuvent occasionnellement le conseiller pour retrouver le contrôle de sa libido. Et sous forme de jeu (a)sexuel… pourquoi pas, après tout. L’idée serait de retrouver les élans de la première jeunesse par exemple, en attisant le désir, en réveillant des sens assoupis. Une forme de slow sex, tout simplement. Attention toutefois à ne pas installer une forme de gêne dans le couple… Ce petit expédient ne fonctionne que si les bases sont solides, et on doit rester dans une expérience ludique partagée.

(Photo à la une : Getty Images)

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