Creampie : pourquoi les jeunes en raffolent ?

Rania 19 mars 2025

L’idée de voir sa capote déchirée après un rapport est une peur pour certains, un fantasme pour d’autres. Zoom sur la pratique de la « creampie ».

Qu’est ce que la « creampie » ?

Du jargon anglophone signifiant littéralement une « tarte à la crème », la pratique sexuelle de la creampie désigne « l’éjaculation interne ». Elle représente le fantasme de l’écoulement de sperme depuis l’orifice d’une personne, lors d’un rapport sexuel non protégé.

Dans le monde des films pour adultes, la creampie est un des mots-clés les plus populaires sur les plateformes. L’appréciation, voire la fascination autour de ce type de scène peut être attribué à plusieurs facteurs sociaux et psychologiques. Ejaculer à l’intérieur de quelqu’un, c’est aussi créer une sorte de connexion profonde. Il peut aussi renvoyer au fantasme de la reproduction, de la fertilité, finissant ainsi « réellement » un rapport sexuel.

En dehors des films pornographiques, ce fantasme se retrouve aussi dans les livres ! Michael Collins écrivait déjà en 2010 dans son roman Minuit dans une vie parfaite : « Un érotisme vulgaire et dévoyé – des spectateurs extérieurs regardant à l’intérieur des organes sexuels, creampie anal, glory hole, le tout se soldant par des actes anonymes. » 

Le phénomène de la « dark romance »

Aujourd’hui, cette pratique revient souvent dans la très récente « dark romance ».

La dark romance est un genre littéraire qui met en scène des histoires d’amour assez troublantes, souvent marquées par des dynamiques de pouvoir, de domination et de violence (physique, psychologique ou sexuelle). En règle générale, il est question de sublimer des histoires d’amour dites « sombres » en les ancrant dans le registre du porno. Les codes typiques de ce genre sont : un anti héros à la figure de bad boy, idéalement issu d’une famille de mafieux, une jeune femme timide et confuse dans tous les aspects de sa vie. On ajoute au tout quelques fantasmes cachés et tabous : le fameux creampie, du BDSM, le syndrome de Stockholm, du stalking, voire des thèmes plus sombres.

Malgré ces thèmes difficiles à aborder, ce genre littéraire est très apprécié par la jeunesse, et démocratisé par le site en ligne Wattpad. Si un thème peut sembler dérangeant, un « TW » ou trigger warning avertit des propos dérangeants.

Le hashtag #darkromance cumule aujourd’hui sur TikTok près de 3,4 millions de posts, soit un vrai succès !

Le creampie observe également une sous-catégorie, appelée « breeding« . Ce kink induit alors l’idée que le « creampie » est aussi utilisé pour se reproduire. Parmi les romans de dark romance qui citent le fantasme du creampie, l’on peut citer : Crains moi-aime moi de Lilith Vincent :« Tu ne prends pas de contraception. Je sais. C’est ce que je veux. Je vais te baiser mon bébé, Vivienne. Ici. Maintenant. Si tu me résistes, je te maintiendrai au sol et je t’obligerai à la prendre. »

Nous le retrouvons aussi dans le roman Beautiful carnage de Heather Ashley : « J’ai l’impression que mon sperme va se déverser dans sa chatte parfaite. L’assommer est quelque chose que je vais avoir beaucoup de plaisir à faire, et je n’avais pas prévu que ça commence ce soir, mais il n’y a pas moyen de revenir en arrière maintenant. »

La thématique du breeding revient dans de nombreux romans de dark romance, mais elle revient notamment dans le support de l’audio.

L’audio érotique : zoom sur le phénomène du « whimpering »

Après l’apparition des films érotiques et de l’écriture érotique vient la tendance de l’audio érotique. Aujourd’hui, le format audio est très en vogue, notamment grâce à la popularité des podcasts, de l’ASMR ou encore des livres audio. Et l’érotisme n’y échappe pas.

Le terme whimpering signifie « gémir » en anglais. Ce genre d’audio fédère des bruits d’hommes ou de femmes ayant un orgasme. Certains de ces audios sont plus immersifs, où des hommes et des femmes prêtent leur voix à des gémissements, jeux de rôles. Nous pouvons par exemple retrouver des audios avec comme titre : « Dépêche toi de rentrer à la maison, j’ai envie de te sucer » ou encore « Dans un casier avec ton harceleur sexy ». Des situations spécifiques selon les kinks des auditeurs.

Des plateformes dédient totalement leur business au format sonore. Les réseaux sociaux Reddit ou X ont des comptes qui sont liés directement à des sites tels que Soundgasm, whypit ou encore Patreon, qui proposent des audios immersifs payants. Parmi les comptes les plus célèbres, nous retrouvons : sur Reddit et sous le nom de sur Youtube, qui cumule des centaine de milliers d’abonnés sur ces deux plateformes confondues.

Les thématiques abordées par l’audio sont généralement indiquées entre crochets, afin de décider de ce que l’on veut entendre ou non. Le fameux [creampie] ou encore [breeding] est indiqué de très nombreuses fois par les créateurs de contenu audio.

Sur le réseau social Tiktok, le #whimperinaudio cumule 4,2 millions de posts. Dans le même registre, les hashtags #malemoaning et #womanmoaning qui désignent littéralement homme/femme qui gémit sont tendances et énormément visionnées.

D’après sa tendance  sur tous ces supports, l’éjaculation interne semble être un fantasme de moins en moins tabou. Ce désir érotique lié à l’idée de fertilité et de risque de grossesse, mêle transgressif et fascination. Si les jeunes en sont autant adeptes aujourd’hui, c’est par le biais de la démocratisation des supports érotiques sur les réseaux sociaux, écrits comme audios, qui mettent très souvent ce genre de scène au centre de leur histoire. Les campagnes de publicité à outrance faisant la promotion des moyens de contraception peut aussi avoir un lien concernant cette forme d’émancipation de la capote.

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