Haro sur l’adénome !

Antoine 21 avril 2015

Passé le cinquantième rugissant, les hommes doivent souvent faire face à un adénome de la prostate qui va leur compliquer la vie à deux niveaux : aux petits coins et à la chambre… Les traitements ne manquent pas, mais il semblerait qu’une seule molécule pourrait régler ces deux problèmes à la fois, quelle chance !

De cause inconnue, l’hypertrophie bégnine de la prostate, également appelée adénome de la prostate, touche environ un homme sur deux à partir de l’âge de 50 ans. Si certains adénomes sont asymptomatiques, de nombreux patients présentent en revanche des troubles urinaires qui évoluent par poussées. Il en résulte classiquement une altération de la qualité de vie. Les patients ressentent alors des besoins fréquents et urgents aussi bien la nuit que le jour. Puis, ils peinent de plus en plus à uriner, devant pousser le jet qui sort en faible quantité. Enfin, l’érection devient elle aussi problématique pour 50% d’entre eux. Le médecin pratique un examen consistant en un toucher rectal à vessie vide. Une échographie par voie abdominale ou endorectale permet ensuite de déterminer le volume de la tumeur bégnine.

Afin d’éviter au mieux les infections, les rétentions urinaires dans la vessie, les calculs ou l’insuffisance rénale, on prescrit des traitements adaptés et/ou une intervention chirurgicale pour une ablation de l’adénome, en cas de complications. Pour traiter les troubles sexuels supplémentaires induits par certains traitements, le médecin administre généralement un produit de type Viagra, Cialis ou Levitra. Mais plus récemment, un nouveau traitement a été envisagé et il pourrait changer la donne en la matière.

D’une pierre, deux coups

Le Professeur Desgrandchamps, directeur du service urologie de l’hôpital Saint-Louis à Paris (que nous avions interviewé pour notre dossier L’espoir de la prostate publié en 2011) a répondu aux questions de nos confrères de Paris Match à propos du tadalafil. Cette molécule traditionnellement utilisée pour traiter les troubles érectiles (contenue dans le CIalis) aurait plus d’un tour dans son sac…

« Comment a-t-on eu l’idée d’administrer cette ­molécule pour traiter également chez l’homme des problèmes urinaires ?
Parce que les deux troubles sont liés à une même anomalie : une déficience du mécanisme de relaxation des muscles des corps caverneux situés dans la verge et des fibres musculaires de la glande prostatique. Le tadalafil étant un ­relaxant musculaire, il était logique d’espérer obtenir une action commune sur les troubles urinaires et sexuels.

Quelles sont les études qui ont démontré cette ­double efficacité ?
Au récent congrès d’urologie, le Pr Pierre Costa de Nîmes a fait le point sur une dizaine d’études internationales regroupant plus de 1000 patients. Toutes ont obtenu les mêmes résultats positifs : le tadalafil améliore nettement les symptômes urinaires de l’adénome prostatique tout en corrigeant les troubles sexuels. Le traitement est simple : un comprimé une fois par jour.

Le tadalafil, utilisé habituellement pour les troubles érectiles, peut-il dès à présent être aussi prescrit pour les adénomes ?
Pas pour l’instant. Mais devant les résultats positifs de toutes les études, on devrait prochainement pouvoir le prescrire dans les cas d’adénome de la prostate. »

Affaire à suivre de très près donc…

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Antoine B.


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