Pilule et cancer du sein… Vraiment aucun risque ?

Antoine 20 avril 2015

Selon les experts, la pilule contraceptive n’a jamais été aussi sûre qu’à l’heure actuelle, mais cela ne signifie pas pour autant qu’elle ne comporte aucun danger. Retour sur cette relation connue, mais souvent contestée entre la pilule et le cancer du sein.

Attention aux antécédents familiaux

On constate tout d’abord que les premières pilules contraceptives, trop fortement dosées, étaient plus dangereuses pour l’organisme et ont particulièrement touché les femmes dont une parente (mère ou sœur, principalement) avait elle-même développé un cancer du sein. Il s’agit ici de femmes qui ont pris la pilule avant 1975. On a aujourd’hui relégué ces malades au chapitre des cafouillages pharmaceutiques, mais les faits demeurent : en cas d’antécédents familiaux de cancer du sein, il est plus sage d’éviter la pilule contraceptive.

Le danger est réel

C’est dans ce contexte déjà troublé que sont venus s’ajouter les travaux plus récents du Dr Lynn Rosenberg. Elle a démontré que les femmes afro-américaines étaient génétiquement très exposées à une forme particulièrement agressive de cancer du sein : les risques augmentaient de 65% chez celles qui avaient pris la pilule. Alors pourquoi ce discours si positif sur la pilule ? Les experts avancent différentes explications.

Un problème d’échelle

Premièrement, 65% reste un chiffre relativement faible. Pour mémoire, le tabac augmente de 2000% le risque d’avoir un cancer du poumon. Ensuite, il existe bien d’autres facteurs plus déterminants concernant le cancer du sein, notamment le surpoids, la sédentarité et la consommation régulière d’alcool. De même, l’âge du premier accouchement ainsi que le tabagisme sont souvent évoqués. Au milieu de ces facteurs aggravants, la pilule passe presque inaperçue, ainsi, on conseillera surtout aux femmes de garder une alimentation saine et de pratiquer un sport. Enfin, du point de vue des politiques qui pensent à plus grande échelle, la pilule contraceptive simplifie les questions relatives au planning familial : une jeune fille qui prend la pilule ne tombera pas enceinte avant de l’avoir décidé et elle se rendra plus souvent chez le médecin. Par ailleurs, parmi les 35 000 nouveaux cas de cancers du sein diagnostiqués chaque année en France, combien seront attribuables à la pilule ? Les chiffres manquent, tout simplement.

Quelques solutions

Il faut bien sûr reconnaître les immenses bénéfices de la pilule, mais on ne peut nier qu’un défaut d’information subsiste vis-à-vis de ses aspects les moins favorables. Certains médecins ne les oublient pas et conseillent à leurs patientes qui la prennent depuis plus de dix ans de songer à un autre type de contraception. On peut notamment citer le spermicide, le stérilet et le port du préservatif. Bonne nouvelle, de nouvelles pilules moins nocives seraient actuellement à l’étude, dont une à base d’ulipristal acétate, une substance déjà présente dans la pilule du lendemain. Enfin, un nouvel anneau devrait prochainement voir le jour. Il contiendra un œstrogène naturel réduisant le risque de caillots sanguins.

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Antoine B.


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