L’Irlande organisera le 25 mai un référendum qui pourrait autoriser l’avortement
23 mai 2018L’Irlande, pays où l’influence de l’Eglise marque le pas, est appelé à se prononcer le 25 mai sur un référendum. La décision pourrait abroger le 8e amendement de la Constitution irlandaise, qui interdit aux femmes d’avorter, sauf en cas de risque vital. Depuis plusieurs mois, le peuple Irlandais est divisé à cause de cette nouvelle législation en cours.
La décision est historique. Le 25 mai, l’Irlande organisera un référendum sur la libéralisation de l’avortement. Le but ? Abroger ou non la législation actuelle, l’une des plus restrictives en Europe.
« Le référendum pour abroger le 8e amendement de la Constitution aura lieu le vendredi 25 mai ». « Le peuple aura son mot à dire. » explique Simon Harris, ministre irlandais de la santé. L’organisation du référendum a été approuvée par les deux chambres du Parlement irlandais.
En cas de majorité, il reviendra au gouvernement d’élaborer un nouveau projet de loi, qui devrait autoriser l’avortement dans les douze premières semaines de grossesse.
Les Irlandais veulent-ils légaliser l’avortement ?
En Irlande, l’avortement a toujours été illégal mais son interdiction n’a été insérée dans la Constitution qu’en 1983. Pour avoir l’autorisation d’avorter dans ce pays, il faut qu’il y ait un risque mortel pour la mère.
Cette exception a été ajoutée en 2013, peu de temps après la mort d’une femme enceinte, . Cette dernière est décédée à cause d’une grossesse à problèmes que ses médecins avaient refusé d’interrompre. En cas de malformation du foetus, de viol ou d’inceste, aucune loi ne prévoit un avortement en tout légalité. Une telle intervention constitue un crime passible d’une peine de 14 ans de prison.
Depuis l’annonce de ce référendum, deux camps s’affrontent à coup de mots. Les défenseurs de l’avortement réclament une légifération sur la question. L’objectif ? Mettre fin à cet amendement qui défend depuis 1983 le droit à la vie de l’enfant à naître, au même titre que celui de la mère. Le second camp les « pro-life » défendent de leur côté le droit à la vie, coûte que coûte.
Les campagnes pour se faire entendre
Crédit photo: Le Monde
Les rues et les réseaux sociaux, lieux du combat, permettent à ces partisans de se militer pour leurs idées. Chacun y va de sa propre façon. Les bénévoles pour le groupe Love Both, anti-avortement se déplacent de porte-à-porte pour diffuser leur message. Le camp adverse milite en arborant la mention Repeal qui signifie Abrogez sur leur sweat-shirt noir dans les rues irlandaises.
Sur Twitter, la population n’hésite pas à prendre la parole pour se faire entendre.
. Près d’une semaine avant le référendum sur l’amendement numéro 8, qui interdit l’avortement sauf si la vie de la mère est en danger, le camp contre l’avortement fait campagne à Dublin pour tenter de convaincre les Irlandais de voter « No ».
— Camille Bigo ()
Ailbhe Smyth, la militante féministe qui défie l’Irlande conservatrice. Elle est la porte-parole de la campagne Repeal the 8th ( ) via
— Frédéric D’Astous ()
Ed Sheeran dénonce l’utilisation de l’une de ses chansons par des militants anti-avortement.
— Pierre ()
En attendant la libéralisation de l’avortement, des milliers d’Irlandaises se rendent chaque année à l’étranger, principalement au Royaume-Uni, pour avorter.
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