Comment le cinéma a changé notre vision du sexe ?

Au cinéma comme au théâtre, la sexualité n’a pas toujours eu très bonne presse. Pour que les esprits changent, les réalisateurs ont dû se renouveler… et oser de nouvelles propositions ! De scènes censurées ou choquantes, à scènes cultes, il n’y a parfois qu’un pas. Retour sur trois films qui ont marqué l’histoire du cinéma grâce à leur sexualité décomplexée.

Les Valseuses, le film qui révèle Depardieu

Tout est dans le titre puisqu’en argot, lesValseuses signifient les testicules. En 1974, Bertrand Blier « choque » la France et invite les français à se rendre en salle à fin d’admirer le géant Gérard Depardieu et le très touchant Patrick Dewaere dans un film pour le moins « avant-gardiste ». Deux voyous qui, dans la campagne de Châteauroux, se laissent aller à une simplicité d’esprit et une approche décomplexée du monde qui les entoure.

Outre la nature parfois sinistre des dialogues, le sexe et la nudité sont soufflés par un vent nouveau. Une analyse que l’on doit essentiellement à deux scènes dont celle mise en image par l’actrice Miou-Miou qui joue le rôle d’une coiffeuse rigide. Scène dans laquelle Gerard Depardieu et Patrick Dewaere tentent par tous les moyens de donner du plaisir à celle qui deviendra dans la vie, la compagne de Patrick Dewaere. Les seins nus et le comportement presque animal des deux acteurs vaudra à ce film, une avalanche de critiques et l’interdiction aux moins de 18 ans de se rendre en salle.

La vie d’Adèle, un tournent pour la communauté LGBT

40 années séparent ces deux films et ce que l’on peut dire, c’est que la sexualité au cinéma n’est plus un tabou. On fait pourtant face à l’une des scènes de sexe les plus controversées du cinéma français. Ici, nous ne sommes plus dans la suggestion, Abdellatif Kechiche propose un tableau cru mais pourtant si réaliste de l’acte sexuel. C’est en tout cas ce que laissent penser Adèle et Emma respectivement jouées par Adèle Exarchopoulos et Léa Seydoux. Une scène de 7 minutes où l’on voit les deux actrices au plus profond de l’intimité, une évolution majeure dans le cinéma qui ne concerne pas seulement l’acte en lui même.

Le film traite de la rencontre entre deux femmes, soit un tableau qui peint l’homosexualité et dont la plastique est parfaitement réussie. Le plaisir féminin y est représenté sans tabou et comme à son habitude, Abdellatif Kechiche choque par la durée interminable de cette scène puisqu’il réitèrera l’expérience dans un autre film sorti en 2019, Mektoub my love. Si les actrices Adèle Exarchopoulos et Léa Seydoux gardent un souvenir traumatisant de ce tournage, nul doute que ce film ait apporté sa pierre à la communauté LGBT.

Fifty Shades of Grey, le BDSM à l’affiche

Quittons l’Héxagone et intéressons nous maintenant au film tiré du bestseller britannique Fifty Shades of grey, (Cinquante nuances de grey).  En 2015, Sam Taylor-Wood adapte au cinéma, la trilogie littéraire d’Erika James. Récit dans lequel Anastasia Steele, jeune femme vierge, tombe amoureuse de Christian Grey. Des personnages respectivement joués par Jamie Dornan et Dakota Johnson. En tant que milliardaire adepte du BDSM (bondage sado-masochiste), Christian Grey tente de convertir Anastasia à ses pratiques.

Le propos ici n’est pas de déterminer si la femme y est représentée comme un objet de désir ou de soumission. Mais plutôt de constater que pour la première fois, un film met en lumière une pratique sexuelle quasi méconnu du grand public, puisque le film comptabilise en France plus de 4 millions d’entrées et un peu plus de 156 millions aux Etats-Unis. Le sexe est dépeint autrement et la notion de « contrat » s’impose aux yeux des spectateurs. Puisque le propre du BDSM repose sur le consentement des deux parties autour d’un accord regroupant ce que l’on peut et ce que l’on ne peut pas faire. Les débats naissent autour de ces deux films mais une chose est sûre, Fifty Shades of Grey est un succès planétaire.

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